Notre-Dame-des-Landes : Après le référendum, c’est toujours non




Le référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes tenu le 26 juin s’est soldé par une courte victoire du Oui. Taillé pour aboutir à ce résultat, il n’empêchera pas le mouvement de résistance de poursuivre la lutte.

Comme c’était prévisible, le Oui l’a emporté lors de la consultation sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes avec 27,8 % des inscrit.es contre 22,6 % pour le non (Abstention : 49,5 % des inscrit.es).

Ce résultat s’explique en grande partie par la façon dont a été organisée la consultation. Le gouvernement a choisi de la limiter au département de Loire-Atlantique, alors que l’infrastructure concerne au moins les deux régions Bretagne et Pays de la Loire. Mais un tel périmètre de consultation aurait été favorable au Non. De plus, l’État n’a cessé de répandre des contre-vérités sur le projet, et des moyens publics ont été utilisés en toute illégalité pour faire de la propagande pour le Oui. Et la partialité du document d’information rédigé par la CNDP (Commission nationale de débat public) était patente.

Pourtant, les dernières études officielles – rapport de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire du 10 septembre 2014 ; rapport du 5 avril 2016 de trois inspecteurs généraux des ponts, des eaux et des forêts, missionnés par la ministre de l’Environnement – ont démontré sa dangerosité écologique et son inutilité : le projet d’aéroport n’apporterait rien de plus qu’un simple allongement de la piste de l’actuel aéroport.

Déclarations guerrières contre les zadistes

La question de l’emploi a été elle aussi l’occasion de nombreux mensonges officiels. Les emplois au sein du nouvel aéroport seront pour l’essentiel des transferts, occasionnant des préjudices importants pour les salarié-e-s qui travaillent actuellement à Nantes Atlantique. De plus, le nouvel aéroport se traduira par des pertes d’emplois agricoles et induits, par une mise en danger de ceux liés à l’aéroport de Rennes et à Airbus, car l’usine de Nantes est dépendante de la piste actuelle.

Cela a conduit la totalité des organisations agricoles à rejeter ce projet, et la CGT de Vinci, celle des salariés de l’aéroport de Nantes Atlantique, l’UD CGT 44, Solidaires 44 et la CNT à dénoncer les conditions de transfert pour les salarié-e-s, les conditions de précarité et de surexploitation dans les emplois temporaires de construction, la privatisation en marche de l’aéroport et « la machine infernale du partenariat public-privé »… et à demander le maintien de Nantes Atlantique.

Le gouvernement, allié au président (LR) des Pays de la Loire Bruno Retailleau, ne cesse d’appeler à la haine et à la violence contre les zadistes. Malgré ces déclarations guerrières, l’ensemble des composantes du mouvement – Acipa, Copain 44, zadistes – a pris position en affirmant : « La lutte se poursuit dès ce soir ». Avec elles, Alternative libertaire appelle « tous les soutiens et comités partout en France et au-delà à se mobiliser et à redoubler de vigilance dans les semaines et mois à venir. Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ».

Une première étape est déjà lancée : un rassemblement estival, les 9 et 10 juillet sur la ZAD. Mais si le gouvernement tente d’expulser militairement les zadistes, non seulement il y aura besoin de monde sur le site pour s’opposer physiquement à cette opération, mais aussi partout en France pour mettre en place des blocages concrétisant l’opposition résolue à ce projet destructeur et inutile.

Jacques Dubart (AL Nantes)

 
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