Notre-Dame-des-Landes : La lutte est prête pour le décollage




La lutte continue contre le projet mortifère de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La manifestation du 24 mars a rassemblé près de 10 000 manifestants et une grève de la faim d’exploitants agricoles à commencé en plein centre de Nantes.

Nantes a été marqué le 24 mars dernier par une forte mobilisation contre le projet du futur aéroport qui risque de saccager 2 000 hectares de terres agricoles dans le boccage de Loire-Atlantique. Avec la présence de près de 10 000 opposantes et opposants, et plus de 250 tracteurs, la mobilisation a franchi un nouveau cap. La mobilisation du monde agricole contre le projet mortifère de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes repose en grande partie sur la Confédération paysanne depuis que la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA 44) a préféré plier et se soumettre au projet.

Sereins mais déterminés

D’ailleurs, les gestionnaires du projet, avec à leur tête Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, fidèle valet de Vinci et de François Hollande, ont mis des moyens de répression gigantesques et disproportionnés – plus de 1 500 flics et 2 canons à eau – pour anéantir cette manifestation du 24 mars qui s’annonçait festive et familiale. Alternative libertaire a participé à la mobilisation dans le cadre d’un cortège anticapitaliste aux côtés de la Fédération anarchiste, de l’Organisation communiste libertaire, de la Confédération nationale du travail, du SCALP, et de la Zone à défendre (ZAD) regroupant les occupants des terres concernées par le projet et le collectif des habitants expropriés.

Ce cortège permit d’exprimer les revendications spécifiquement anticapitalistes, autonomes des partis traditionnels et des combinaisons électorales. Cette initiative unitaire fut un succès et le cortège rassembla jusqu’à 500 personnes. La manifestation se déroula dans une ambiance sereine mais combative, bien loin des rumeurs de guérilla annoncées par la presse. Cependant, les flics ont profité du moindre fait pour écourter la mobilisation. Bien loin d’être un baroud d’honneur, ce rassemblement permit au contraire de renforcer la mobilisation. Celle-ci se poursuit bien évidemment sur place, mais chaque meeting pour Hollande devient en plus l’occasion d’organiser une manifestation hostile au projet d’aéroport et à Jean-Marc Ayrault. Le 11 avril, une nouvelle action vit plusieurs tracteurs débarquer dans le centre de Nantes – Cours des 50 otages – installer un campement et initier le début la grève de la faim de deux agriculteurs.

Le but est de montrer la détermination des opposants au projet et mettre la pression aux partis politiques avant et pendant les élections. Depuis le 17 avril, une élue ex-PS a rejoint la grève de la faim. Cette action rencontre de nombreux soutiens et notamment la présence d’anciens militants de la lutte du plateau du Larzac. Parallèlement, de nombreux recours juridiques sont mis en œuvre pour stopper les expropriations.

La terre face au béton

La mobilisation est plurielle et regroupe des agriculteurs, la Confédération paysanne, les habitants expropriés et ceux de la ZAD qui ont récupéré les terres saisies par l’Etat et Vinci, ainsi que différents groupes plus ou moins radicaux. La cohabitation de l’ensemble des acteurs en lutte n’est pas toujours sans contradictions.

Cependant, cette complémentarité des formes d’actions est la condition nécessaire à la victoire. Mais la mobilisation doit encore s’élargir car si l’hostilité au projet n’est plus à démontrer dans les communes directement concernées, la population nantaise reste en retrait : si elle ne soutient pas le projet, on ne constate en revanche pas une véritable hostilité à son égard. A nous de mobiliser et d’agir pour démontrer la nocivité écologique et sociale de cette entreprise mortifère.

Nous avons les moyens de gagner ce combat mais les prochaines batailles seront tendues : l’État, Vinci et le Parti socialiste ne nous feront pas de cadeau. A nous de rendre les coups : la terre face au béton, nous vaincrons ! Du 7 au 11 juillet, se tiendra le deuxième forum européen contre les grands projets inutiles imposés, à la Pâquelais dans la commune de Vigneux-de-Bretagne en Loire-Atlantique.

Lulu (AL Nantes)

 
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