Occupation : Malakoff Médéric prêt pour la retraite
Au cours de la mobilisation, alors que les secteurs en grève entraient pour la plupart dans leur 3e semaine de conflit, et que des actions de blocage se multipliaient dans les régions, assez peu d’initiatives ont été prises à Paris en dehors des manifestations.
En occupant le 27 octobre dernier le siège de Malakoff Médéric, les militantes et militants de Solidaires et de la CNT ont surtout voulu dénoncer une entreprise en première ligne pour tirer profit de la contre-réforme des retraites.
Au delà de l’information quasi banale que constitue la proximité de Sarkozy [1] avec le patronat, cette action s’est déroulée alors que le journal en ligne Mediapart venait de révéler un rapport confidentiel du groupe Malakoff Médéric. Rapport qui affiche les ambitions d’une nouvelle filiale du groupe, dénommée Sevriena et présidée par Guillaume Sarkozy. En tablant sur une baisse des pensions de l’ordre de 8 % d’ici 2020, baisse qui serait encore plus importante pour les carrières courtes ou interrompues et pour celles et ceux qui prendront leur retraite après 2020, ce rapport prouve sans ambiguïté la première conséquence de la contre-réforme : une diminution des pensions pour ouvrir la porte aux retraites par capitalisation. Et dans ce marché juteux [2], Malakoff Médéric compte bien se tailler la part du lion !
Cette action a également eu le mérite d’afficher que l’unité entre syndicalistes de lutte, fusse-t-elle dans une action symbolique, était possible. Y compris en Île-de-France où la CNT, malgré ses sollicitations, n’a jamais été acceptée dans le cadre intersyndical [3].
Mathieu (AL Saint-Denis)