PSA : Quelles alternatives à la fermeture ?




La sortie du rapport gouvernemental Sartorius qui entérine les décisions du groupe PSA ne changent rien à la détermination des salarié-e-s, qui multiplient les actions.

Reçus à l’Élysée le 20 septembre par le président de la République, les syndicats du site de PSA Aulnay CGT et Sud sont désormais au même diapason : « la fermeture du site n’est pas négociable », déclare le délégué syndical central de la CGT, tandis que SUD rappelle sa position initiale : « Aucune suppression d’emploi, ni fermeture ». L’évolution des positions syndicales, et la combattivité d’une partie des salarié-e-s de plus en plus importante sur Aulnay s’inscrivent dans une lutte nationale : si Aulnay est bien le site le plus touché, celui situé à côté de Rennes l’est aussi fortement. Une grande manifestation de 2 000 à 4 000 personnes s’est d’ailleurs déroulée à l’appel de l’intersyndicale départementale CFDT-CGT-FO-CFTC-CGT-Solidaires-Unsa-FSU pour « le maintien de tous les postes de travail à PSA ». Les premiers signes d’une jonction entre salarié-e-s des différents sites se profilent, puisque plusieurs délégations étaient présentes à Rennes, dont une importante d’Aulnay, qui fut remarquée et saluée par les « locaux ».

[*Sur le terrain, et dans les usines !*]

L’une des principales forces du mouvement des PSA réside notamment dans la multiplication d’initiatives locales et nationales. Depuis plusieurs mois, les PSA ne lâchent rien : des assemblées générales dans les usines aux nombreuses distributions de tracts (de sites ou d’entreprises, comme l’a fait récemment Solidaires avec un 4 pages sur les propositions et analyses au niveau du groupe), aux manifestations, interpellations des élu-e-s locaux...

[*Quid des revendications ?*]

Les prochains jours et semaines s’annoncent tout aussi animés : meeting unitaire le 29 septembre à Aulnay, Salon de l’automobile, Appel du 9 octobre au niveau de l’industrie par la CGT et Solidaires, initiatives locales de soutien, etc. Les sous-traitants, eux aussi, essaient de s’organiser, et de lier le combat de manière directe avec les décisions de PSA. Si cette stratégie conduit à une journée de grève nationale sur tous les sites, ou plusieurs sites, alors elle aura permis de construire le rapport de force ; si elle ne sert qu’à renforcer la société du spectacle et des médias, sans convaincre les salarié-e-s, il faudra se poser des questions.

Le positionnement nouveau d’une partie de la CGT contre tout licenciement, sans préparer les salarié-e-s à demander une « prime à la valise » dans l’immédiat, permet l’unité syndicale de combat. Mais d’autres revendications sont délaissées. L’appel intersyndical de Rennes en a été l’illustration : plusieurs syndicats ont refusé des revendications telles que le droit de veto, ou n’ont pas souhaité aborder la question d’une possible reconversion, et encore moins d’une réquisition des outils de production. Ce n’est certes pas une surprise, mais ces thèmes ne doivent pas être délaissés. Ils sont complémentaires d’une défense de la filière automobile, en posant la possibilité de choix de sociétés différents, tant sur la production, l’organisation du travail, que la redistribution des richesses.

RoberK (AL Montreuil)

 
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