Politique

Pécresse : Entre réaction et mafieuseries




Élue candidate de la droite à la présidentielle de 2022, Valérie Pécresse est une réactionnaire patentée et une alliée indéfectible des intérêts capitalistes. Entre clientélisme et élitisme, son hypocrisie atteint des sommets. Portrait.

Née à Neuilly en 1967, Valérie Pécresse est un pur produit de la bourgeoisie : scolarité dans le privé, études à HEC et Paris-Dauphine où enseigne alors papa, puis à l’Ena. Le grand public la découvre en 2007 lorsqu’elle devient ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche sous Sarkozy et que son père prend la présidence de Bolloré Télécom. Une famille dont la vision élitiste et libérale de l’enseignement supérieur s’incarne à merveille dans la réforme LRU.

Celle-ci instaure le financement par le privé, inféodant la recherche aux intérêts capitalistes et renforçant la concurrence entre universités. Quelques années plus tard, on retrouve Pécresse dans la rue. Elle est à l’avant des manifestations contre le mariage pour tous. Elle préconise à l’époque de « démarier » les couples homosexuels.

Le bon clientélisme et le mauvais clientélisme

Elle s’appuie d’ailleurs sur les anciens réseaux de la Manif pour Tous pour remporter la région Île-de-France en 2015. Caroline Carmantrand, homophobe notoire et membre de Sens Commun, est nommée à la tête de la commission famille et action sociale. La majorité LR de Pécresse fait voter de larges crédits à des associations anti-IVG. En 2017, elle coupe les financements des études sur le genre et les discriminations. Un programme qu’elle résume par une formule limpide en 2015 : « Rien de tel qu’une femme pour faire le ménage »

Pécresse fait régulièrement campagne contre le clientélisme des uns et des autres. Mais elle n’est elle-même pas en reste. En 2019, elle affrète un train spécial pour son meeting à Brive. Il est rempli par des associations subventionnées par la région mais dont la plupart des membres semblent n’avoir aucune idée de ce qu’ils/elles viennent faire en Corrèze. Rebelote plus récemment  : les fédérations LR de l’Île-de-France doublent leurs effectifs peu avant la primaire, notamment grâce à des étrangers… qui votent pour une candidate fermement opposée au droit de vote des étrangers  !

Échanges de bons procédés pour celle qui distribue les subventions de la région. On comprend mieux sa clémence envers François Fillon, elle qui déplore pourtant qu’« on a un vrai problème, on n’incarcère plus dans notre pays ».

La campagne de celle qui se présente comme « deux tiers Merkel, un tiers Thatcher » démarre en effet très à droite. Entre une polémique sur le fois gras et une litanie sur son enfance difficile, elle entend « stopper l’immigration incontrôlée » en supprimant les aides sociales aux étrangers (y compris en situation régulière), réduire encore les cotisations patronales, augmenter le temps de travail, repousser l’âge de la retraite, baisser les allocations chômage, supprimer 200 000 fonctionnaires, augmenter la TVA mais aussi lutter contre « la folie déconstructrice » pour « restaurer la fierté française »… Il n’y a visiblement pas que son slogan qu’elle vole au Front national de 1986  !

Gio (UCL Sarthe)

 
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