Planning familial : Faire front face aux attaques transphobes

Depuis le 18 août, le planning familial, structure garantissant l’accès aux droits sexuels et reproductifs, a été victime d’une attaque réactionnaire extrêmement violente sur Twitter et d’autres réseaux sociaux. Suite à la publication d’une affiche montrant un homme trans enceint, l’extrême droite et ses sympathisant·es appellent à couper les subventions du planning familial et questionnent sa légitimité, une affaire à présent médiatisée. Pourquoi une telle polémique pour une simple affiche visant à promouvoir l’accès à toutes et tous aux ressources du planning familial  ?

Nous sommes frappé·es une nouvelle fois par le rapprochement entre les Terfs (Trans-exclusionary radical féminists  : des «  féministes  » transphobes) et l’extrême droite la plus classique comme le RN ou les résidus de Reconquête. Ce n’est pas un hasard si les personnes transgenres, marginalisées et dont les droits sont encore trop peu reconnus en France, sont la cible de cette nouvelle polémique.

L’existence des personnes transgenre obsède bien sûr une large partie de la droite, mais le planning familial n’est pas seulement attaqué parce qu’il soutient les droits et l’accès aux soins à ces personnes. En France les associations anti-choix, luttant contre le droit et l’accès à l’IVG et la contraception, sont conscientes que la majorité est opposée à leur projet. Ainsi, au lieu d’attaquer frontalement elles cherchent à couper par tous les moyens les subventions indispensables au maintien effectif de ces droits. Le travail d’éducation populaire du planning familial et les interventions en milieu scolaire pour l’éducation à la vie sexuelle et affective sont une cible prioritaire de la droite catholique en France.

TERFS : PIONS DE L’EXTRêME DROITE

Leur stratégie est claire, créer une panique morale pour amener une majorité à soutenir leur projet anti-IVG ou du moins à se taire face à cette menace. Il s’agit également de rallier une partie d’anciennes féministes, aux positions transphobes, à leurs voix anti-planning familial et donc in fine à lutter contre les droits reproductifs au sens large. Déjà mis en œuvre avec succès aux États-Unis et au Royaume-Uni, cette stratégie y a permis de faire avancer des projets anti-féministes et LGBTIphobes.

Les Terfs, en prétendant que le planning familial ne défendrait plus les femmes cis, font le jeu de l’extrême droite qui cherche à faire disparaitre l’association française de défense de l’accès à l’IVG alors même que ce droit vient d’être remis en cause aux États-Unis. Par cette alliance, elles mettent en danger non seulement les hommes transgenres mais aussi toutes les personnes dont les droits sont défendus par le planning familial.

Cette polémique nous rappelle que l’extrême droite en plus d’être raciste et alliée du capital reste l’ennemie des femmes et des LGBTI. Face aux attaques médiatiques et aux tentatives de destabilisation des organisations et des luttes sociales orchestrées par l’extrême droite, la gauche doit faire bloc et tenir un discours clair de défense de nos droits à tous et toutes, c’est ainsi que l’on pourra faire reculer le fascisme.

Mélissa et Benjamin (UCL Orléans)