Communiqué UCL

Plus ils et elles attaquent, plus nous feront bloc ! Pour la solidarité sans failles du mouvement social !




Depuis la manifestation terriblement réprimée de Sainte-Soline, elle-même inscrite dans le contexte du bras de fer engagé par le mouvement social contre la réforme des retraites, le ministre de l’intérieur Darmanin n’en finit plus d’affirmer son ancrage idéologique à l’extrême droite.

Défendant sans remords sa gestion de l’ordre à Sainte-Soline, qui a provoqué plus de 200 blessé⋅e⋅s dont un camarade toujours entre la vie et la mort, diffusant une rhétorique de l’ennemi intérieur « d’ultragauche » coupable de toutes les explosions de colère légitime dans les champs et dans les rues, Darmanin s’est aussi empressé de répondre aux exigences issues des rangs de LR et du RN en annonçant des procédures de dissolutions contre le collectif des Soulèvements de la Terre (toujours pas enclenchée) et un groupe local de défense juridique, la « Défense collective Rennes ». Allant toujours plus loin dans la collusion avec la tendance fascisante du moment, il s’en est également pris à la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), l’accusant de proximité avec la fameuse « ultragauche » mais aussi, de manière aberrante, « les islamistes ». Le crime de la LDH ? Avoir défendu les droits humains et démocratiques en contestant la dissolution du CCIF, et récemment en dénonçant les violences policières dans les Deux Sèvres. Signe de la dérive idéologique du régime libéral macronien toujours plus à droite, Élisabeth Borne s’est empressée de défendre son ministre en reprenant à son compte sa rhétorique réactionnaire.

Si la teneur des propos de l’ignoble Darmanin, ancienne plume de l’Action Française et défenseur de la Manif pour Tous et des mesures antisémites de Napoléon n’étonne qu’à moitié, il faut prendre la mesure du moment. Au-delà des tentatives de dissolutions des collectifs militants, devenues monnaie courante, les menaces contre une organisation centrale de la défense des droits humains, reconnue pour sa modération et le respect des institutions, alerte sur la vitesse toujours plus accélérée de décomposition de la démocratie bourgeoise vers un autoritarisme débridé. Doit-on rappeler que généralement, les organisations des droits de l’homme ne sont menacés que dans les régimes autocratiques fascisants, et en France, dans les communes dirigées par le RN ?
49.3, mépris envers les oppositions institutionnelles et représentatives (notamment les syndicats), criminalisation des mouvements sociaux, répressions et violence d’État… la dérive politique du système en place pour servir l’ordre capitaliste est éclatante. Jusqu’où pourra-t-elle nous entraîner si nous n’arrivons pas à imposer un autre modèle ?

L’UCL et ses militant-es, acteurs-trices du mouvement social en cours et de tout ceux à venir, est solidaire de tous les mouvements de notre camp menacés par un pouvoir aux abois. Elle continuera, en dépit de la répression et face à elle, à participer activement aux manifestations contre la réforme des retraites et toutes les mesures antisociales, aux manifestations contre les méga-bassines et tous les projets d’accaparement de la terre et des ressources, à se mobiliser contre toute les attaques contre les libertés politiques individuelles, collectives et les droits humains. Nous ne céderons pas un pouce de terrain sans lutter aux côtés de nos camarades.

L’Union communiste libertaire, le 21 avril 2023


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