Précarité : Plan Restez pauvres éternellement (PRPE)




Le secrétaire d’État à l’Emploi Laurent Wauquiez se gargarise d’avoir trouvé la solution pour les chômeurs en fin de droits... mais surtout d’avoir obtenu la signature « historique » des syndicats pour son Plan rebond pour l’emploi (PRPE).

En novembre 2010, selon le Pôle emploi, un million de privés d’emploi auront épuisé leur droits. Environ 450 000 personnes sur ce million seront indemnisées par les dispositifs d’allocations existants (RSA, ASS…). Le Plan rebond pour l’emploi concerne tous les privés d’emplois restants. Ceux-ci bénéficieront d’un plan en deux actions comportant une mesure active et un « filet de sécurité ». La mesure active consiste à proposer un contrat aidé ou une formation rémunérée, et pour tous ceux qui ne pourraient bénéficier de cette mesure, « le filet de sécurité » rentre en jeu sous la forme d’une allocation de crise d’un montant de 454 euros mensuel pour une durée de six mois maximum.

La mesure active se compose de 170 000 contrats rebonds et 70 000 formations rémunérées. Là où l’on pourrait s’attendre à la création de 170 000 emplois, on s’aperçoit qu’il s’agit de 120 000 contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE) dans le cadre des moyens déjà budgétés et de la création de 50 000 contrats initiative emploi (CIE). Il faut rappeler que les CAE et les CIE sont des emplois le plus souvent à temps partiel dans les secteurs public, privé ou associatif, payé au Smic. Les employeurs en sont les grands bénéficiaires puisqu’ils sont exonérés de charges sociales et bénéficient d’une prise en charge de la quasi-totalité du salaire par l’État.

Les régions ne financeront pas

Le rebond en arrière se poursuit quand on étudie le plan de formation avec la mise en place de 20 000 formations déjà budgétées et le reste à financer, peut-être du côté des régions… ? Vu la réaction de l’Association des régions de France s’étonnant de découvrir l’accord dans la presse, cela à l’air mal parti.

Le filet de sécurité semble bien fragile. Seuls 220 millions sont accordés au budget, ce qui correspond a l’indemnisation de 110 000 chômeurs pendant six mois. Que deviendra la mesure quand le budget sera épuisé ? Une partie de la solution a été trouvée :suppression de l’aide en cas de refus d’une mesure active proposé par le Pôle emploi. De plus, on ne connait pas les critères de ressources pour son attribution. Doit-on faire confiance au gouvernement quand il promet qu’elles ne seront pas « trop étroites » ? Quand on fait l’addition, cette mesure est financée de manière aussi précaire que les emplois qu’elle propose et on est bien loin de la solution pour chaque chômeur en fin de droits pourtant claironnée dans les médias.

La CFDT, par l’intermédiaire de son secrétaire Laurent Berger, se félicite d’avoir obtenu une solution pour tous. L’affirmation qu’« aucun chômeur en fin de droits ne sera laissé pour compte » démontre la difficulté de leur secrétaire avec les mathématiques ! Mais c’est peu étonnant de la part du syndicat qui préside l’Unedic, principal financeur du projet...

FO promue à pôle emploi

Passons sur les réactions classiques et sans surprise des Medef, CGC et CFTC ... Le 16 avril, Stéphane Lardy, de Force ouvrière, à été élu vice-président du conseil d’administration de Pôle emploi. Il y voit « la reconnaissance de la place historique de FO sur les questions d’assurance chômage et d’emploi ». Cela ne serait-il pas plutôt la signature du plan par ce même syndicat qui aurait entraîné cette subite élection ? Seule la CGT reste cohérente en refusant de signer ce plan ridicule et en réexpliquant que la solution la plus simple aurait été de prolonger les droits au chômage de six mois dans le contexte de la crise. C’est dans ce contexte de divisions syndicales que s’annonce le 1er mai. Pour tous les collectifs de chômeurs, la date importante est le 3 mai avec l’appel de la grève des chômeurs. La meilleure réponse à toutes ces trahisons syndicales serait de se mobiliser sur le terrain.

Redtux (AL Lorient)

 
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