Rapport Goasguen : l’UMP-FN frappe encore !




Un « projet de rapport » sur la nationalité rédigé par le député UMP Claude Goasguen a été remis le 22 juin pour clore les travaux d’une mission parlementaire d’information sur le droit à la nationalité présidée par le socialiste Manuel Valls. S’il ne sera sans doute pas adopté en l’état, ce texte est, à l’instar des déclarations de Laurent Wauquiez sur l’assistanat, est un ballon d’essai afin de « sonder » l’opinion. Il représente en effet une piste sur laquelle celles et ceux qui depuis plus de trente ans mettent progressivement en place le programme du FN n’hésiteront pas à s’engager.

Sous couvert « d’engager une réflexion », ce texte reprend tout les poncifs réactionnaires en vogue. Il est introduit par un rappel des sifflets du match France-Algérie et se clôt par une citation d’Alain Finkielkraut. Le reste du texte est à l’avenant : la France serait « hantée par le spectre d’une sortie de l’histoire », la double nationalité pourrait être la cause de « conflits d’allégeances », l’application du droit du sol serait problématique face à des hordes venues envahir la France, la « communauté nationale » serait menacée par des « identités particulières » et par une « conception légère de la nationalité », etc. L’ambition du texte est simple : combattre un « dépassement du cadre national » en réaffirmant le nationalisme français et en rendant caduque la bi-nationalité.

En fin de texte, une série de propositions est formulée. Toutes visent au développement d’une pseudo-identité nationale qui laisserait de côté ceux et celles qui ne se sentent pas particulièrement fier-e-s de leur carte d’identité. Elles ne se limitent pas à la contre-réforme de la double nationalité reprise par les médias. Il s’agit également d’enseigner le « roman national » plutôt que l’histoire, de limiter les naturalisations en développant le statut de résident (qui deviendrait une citoyenneté de seconde zone), de transformer l’acquisition automatique de la nationalité à 18 ans pour les enfants nés en France de parents étrangers en démarche volontaire, de ritualiser la remise de la nationalité, etc.

En temps de crise, le patronat et l’Etat ont tout intérêt au développement du nationalisme et du racisme. L’identité nationale, c’est l’outil idéal pour faire oublier aux travailleurs et aux travailleuses que c’est l’Etat qui divise les classes populaires en nationaux et en étrangers. L’identité nationale, c’est le paravent idéologique servant à masquer que c’est le patronat, et non pas le ou la collègue né-e dans un autre pays, qui casse les services publics et qui privatise, qui exploite et qui licencie.

Face à la propagande d’Etat nationaliste, réaffirmons le :
Le capital et l’exploitation n’ont pas de frontières.
La lutte des classes n’a pas de carte d’identité.
Qui est ici est d’ici !

Alternative libertaire, le 2 juillet 2011

 
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