Réflexion : Pour en finir avec le racisme




La lutte antiraciste ne peut plus être cantonnée aux seuls problèmes des politiques migratoires et des partis fascistes. Parce que les populations aujourd’hui victimes du racisme (ou « racisées ») en France excèdent les seuls migrantes et migrants, et beaucoup sont juridiquement Français. Et parce que les partis fascistes n’ont pas le monopole du racisme.

Il faut bien percevoir le caractère social et systémique d’une forme d’oppression spécifique dont les origines remontent historiquement au commerce esclavagiste et à la colonisation de territoires et peuples extra-européens. Les deux caractéristiques principales du racisme contemporain sont donc d’une part sa forme systémique, et d’autre part sa nature postcoloniale.

Un fait social total

L’antiracisme défendu par AL doit clairement se différencier de l’antiracisme tel qu’il a pris sa forme consensuelle en France durant les années 1980. L’antiracisme humaniste et vertueux du type de SOS-Racisme qui ne s’en prend qu’au symptôme – l’épouvantail Le Pen – laisse de côté le système de domination raciste qui structure toute la société française. De plus, il entérine l’enfermement des racisé-e-s dans une vision identitaire, victimaire et condescendante, voire stigmatisante, qui ne peut être la nôtre. Pour une organisation politique comme Alternative libertaire qui est indifférente aux différences culturelles et aux logiques d’enfermement identitaire, l’antiracisme équivaut (mais ne se confond pas) à l’anticapitalisme et l’anti-patriarcat. C’est-à-dire que son objectif théorique et pratique est l’auto-organisation des luttes avec les dominé-e-s afin de réussir à abolir le système de domination spécifique qui les opprime. Et pour rendre crédible le projet d’émancipation communiste et libertaire auprès des racisé-e-s, la pleine et entière considération de la domination raciste est un préalable nécessaire.
Antiracisme, anti-patriarcat, anticapitalisme : même combat !

En tout logique, l’antiracisme, s’il est un combat juste et non-négociable, ne peut être considéré isolément des autres luttes menées par Alternative libertaire, qu’il s’agisse de l’anticapitalisme ou de l’antipatriarcat. C’est donc à un élargissement de la question sociale qu’il faut travailler. Et si la spécificité des luttes est à prendre en complète considération afin de comprendre les systèmes de domination à combattre, les luttes sont également à envisager dans leur interdépendance réelle. L’autonomie relative des systèmes de domination est à prendre en compte. La spécificité et la non-hiérarchie des luttes est à défendre. L’auto-organisation des opprimé-e-s et la convergence des combats est à promouvoir. Voilà les trois principes structurels qui doivent orienter et motiver politiquement Alternative libertaire. Parce qu’un monde égalitaire et juste est un monde qui sera tout à la fois non capitaliste, non patriarcal, et non raciste.

Commission antiraciste d’AL

 
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