Représentativité : Le club des cinq confirmé




Le 29 mars, la Direction générale du travail (DGT) a publié les nouveaux chiffres de représentativité nationale interprofessionnelle des organisations syndicales dans le secteur privé. S’il n’y a pas de recomposition majeure, les résultats font apparaître la nécessité de renforcer l’implantation d’un syndicalisme combatif.

Les résultats publiés le 29 mars par la DGT confirment la place de la CGT qui totalise 26,77 %. La CFDT (26 %), FO (15,94 %), la CGC (9,43 %) et la CFTC (9,3 %) conservent leur représentativité officielle, tandis que l’Unsa (4,26 %) et Solidaires (3,47 %) continuent à être considérées comme non représentatives selon les critères de la loi de 2008 « sur la démocratie sociale », de même que toutes les autres organisations qui représentent moins de 1 % (CNT, notamment).

Une loi sur mesure

Cette loi, issue de la position commune CGT/CFDT/patronat, impose de nouveaux devoirs aux syndicats, particulièrement en terme d’audience, mais ne donne aucun droit nouveau aux salarié-e-s, notamment des très petites entreprises, toujours dépourvues de représentants du personnel et où le syndicalisme est encore quasiment interdit d’accès. Elle donne également un bonus à certaines organisations : depuis 2008, les organisations qui avaient été définies représentatives en 1966 continuaient à bénéficier au niveau national interprofessionnel et dans les branches de la « représentativité » quelle que soit la réalité de leur implantation. Pour les quatre années à venir, cette situation perdure au niveau des branches pour les organisations représentatives au plan national et interprofessionnel en 2013. En clair, CGT et CFDT se sont préservé une représentativité pour encore quatre ans, même dans les soixante à soixante-dix branches où elles ne répondront pas aux exigences de… leur propre texte !

Les résultats annoncés le 29 mars n’ont pas réservé de surprises majeures, même si peu de monde avait prévu le relativement bon score de la CGC et de la CFTC. Le faible écart de voix entre la CGT et la CFDT s’explique par une présence un peu plus importante de cette dernière dans les entreprises.

Pas de bouleversements majeurs

Cette présence dans les entreprises est évidemment un facteur déterminant, qui explique les faibles scores de l’Unsa et de Solidaires : si elles ont souvent de bons résultats là où elles sont présentes, ces deux organisations souffrent encore d’une trop faible implantation pour approcher la barre des 8 %, nécessaire à la reconnaissance de la représentativité interprofessionnelle.

À peine les résultats connus, les commentateurs se sont empressés d’expliquer que l’Ani était d’autant plus légitime qu’il avait été signé par des organisations représentant une majorité de salarié-e-s, prenant ainsi à leur propre jeu ceux qui avaient principalement axé leur critique de l’accord sur le fait que les signataires seraient minoritaires. Comme si le fait de trouver des signataires pour parapher un texte rendait automatiquement le contenu de celui-ci acceptable.

Mais le syndicalisme ne peut se réduire à ces chiffres. S’il serait stupide de nier que le « syndicalisme d’accompagnement » représente un poids non négligeable (bien que la prise en compte des comités d’entreprises et des délégué-e-s du personnel rend difficile d’affirmer que le vote vaut soutien à l’orientation de la confédération), il faut tenir compte des dynamiques qui peuvent exister, ou se créer : les syndicats, les équipes syndicales, qui refusent les reculs sociaux ont cette responsabilité.

Volfoni (Al Montreuil)

 
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