Communiqué UCL

Révoltes en Corse suite à l’agression d’Yvan Colonna en prison




Le 2 mars 2022, Yvan Colonna a été agressé en prison et se trouve depuis dans le coma. L’agression a duré 8 minutes. Se pose une question : comment deux détenus particulièrement surveillés peuvent se retrouver seuls aussi longtemps ? L’État français doit faire la lumière sur ce qui s’est passé.

Les militantes indépendantistes corses se mobilisent depuis pour obtenir justice et vérité sur cette tentative de meurtre. Des rassemblements spontanés ont eu lieu le soir même. Le lendemain, les syndicats étudiants indépendantistes ont bloqué l’université de Corse. Le même jour, les syndicalistes du port empêchaient le débarquement de renfort de CRS. Ce dimanche 6 mars, s’est tenue à Corti une manifestation regroupant environ 15 000 personnes.

Cette manifestation, pensée comme pacifiste, a été violemment réprimée faisant 24 blessés. L’État français avait mobilisé 1500 CRS. Il y avait clairement une volonté de faire dégénérer la mobilisation. La responsabilité des violences est du côté de la préfecture. Notons également que la demande de semi-liberté d’Alain Ferrandi (membre du commando Erignac) acceptée par les juges a été suspendue par l’appel du parquet. Entre le maintien en détention de ce dernier et la répression de la manifestation de soutien à Yvan Colonna, il semble clair que la doctrine de l’État n’a pas changé depuis Jacques Chirac. Celui-ci déclarait en 1997 que « Les assassins seront punis car ce sont les assassins d’un homme mais aussi les ennemis de la République ».

Depuis plusieurs mois, nous assistons à un durcissement des positions de l’État français face aux demandes autonomistes et indépendantistes. La farce du 3e référendum en Kanaky, la répression des syndicats en Martinique et en Guadeloupe et maintenant le maintien de l’ordre en Corse. L’impérialisme se durcit. Ce durcissement encouragera la radicalisation des militantes indépendantistes. En Corse, cela signifie le risque de retour de la lutte armée. L’État français en portera la responsabilité.

L’État impérialiste français fait le choix du durcissement et de l’autorité. Quant à nous, nous défendons une solution politique qui passe par :
 Justice et vérité pour Yvan Colonna ;
 Rapprochement immédiat de toutes les prisonnieres indépendantistes. Ouverture d’un débat sur les amnisties.

À plus long terme, nous défendons l’autodétermination des peuples.

Nous apportons notre soutien aux mineures qui ont été blessées par la police lors des manifestations cette semaine ainsi qu’à la manifestation unitaire du dimanche 13 à Bastia.

Union communiste libertaire, le 12 mars 2022.

 
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