Politique

Santé au travail : Macron et la surenchère autoritaire




Macron et son ministre de l’Intérieur entretiennent le sentiment de la « république menacée » pour mieux faire passer en force leurs réformes et détruire les acquis sociaux durement gagnés. Face à la montée de l’autoritarisme d’un pouvoir incompétent, la réponse doit se trouver dans la création de lieux et des pratiques autogestionnaires. La contreattaque s’organise.

Vendredi 4 septembre 2020, Macron a sonné la défense de la république, et il a mis en garde ceux et celles qui s’en prendraient aux policiers, aux gendarmes, aux magistrats, aux élus, en somme aux garants de l’ordre social actuel, en les menaçant de lourdes peines. Énième tentative de désamorcer les mouvement sociaux face aux attaques antisociales du gouvernement et du patronat qui, malgré les gilets jaunes, n’ont à aucun moment baissé en intensité.

Il y a une « crise de l’autorité », « un ensauvagement d’une partie de la société », selon le ministre de l’Intérieur. Ainsi, Macron demande le concours de toute la population afin de défendre la république. En réalité il s’agit d’une énième volonté de passage en force du gouvernement annonçant encore deux années de réformes antisociales. Sauf que le niveau d’autorité est déjà haut et que les forces sociales n’ont pas renoncé à agir. La répression risque donc de s’accentuer. Pour le gouvernement, l’heure n’est pas à la désescalade, le compromis serait un échec.

Nous devons prendre en compte cette surenchère autoritaire qui ne s’arrêtera pas de sitôt et penser une manière d’y répondre qui ai une réelle efficacité. En effet, le gouvernement n’a plus qu’une réponse militaire face aux mouvements sociaux. Le samedi 12 septembre en est encore une preuve, avec son lot d’arrestations et de blessé⋅es par centaines, comme toutes les manifestations de gilets jaunes. Manifester est devenu quelque chose de risquer et dangereux. Il n’y a plus que les convaincues, les déterminé⋅es, les fous et les folles, pour y aller !

Quelles réponses face à l’autoritarisme ?

Comment construire une force capable de faire face à une telle violence, capable de saboter la machine à terreur sans ce retrouver isoler du reste de la population ?

Une réponse est à trouver dans la construction de lieux autogérés (lieux de soutien aux luttes, de refuge, d’autodéfense, d’entraide, de réunion pour des assemblées de quartier, etc) qui puissent être la base d’un contrepouvoir populaire. Des lieux qui font sentir à ceux et celles qui renoncent, qui sont épuisées, que passées les manifestations, les actions en tout genre, il y a des lieux où discuter pour évacuer la pression, le stress et puis envisager la suite, construire ensemble la riposte. La solidarité doit aller plus loin que pendant les temps d’actions afin de construire des liens durables et quotidiens qui renforcent notre classe.

Enfin nous devons faire en sorte de ne plus avoir besoin de la police, qui de plus en plus s’impose dans nos vies, en réapprenant à construire ensemble des manières de régler nos conflits, d’assurer notre sécurité.

Face au mépris de nos libertés, face à un gouvernement qui joue avec les peurs et face à une police qui se fait elle même justice, il nous faut des espaces libertaires, autogestionnaires fort qui soient en lien serré avec les populations locales pour éviter de s’isoler. Il faut aux forces sociales un appui concret sur lequel se reposer et depuis lequel contre-attaquer
efficacement.

Alexis (UCL Fougères)

 
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