Seine-Maritime : Souder par-delà les « étiquettes »




À Rouen mais surtout au Havre, la pétrochimie a pesé en faveur d’une mobilisation assez radicale, avec des rythmes différents suivants les agglomérations : le Havre, Rouen, Dieppe, Fécamp,… Ce sont alors des AG d’agglomération qui coordonnent les actions menées.

Sur le Havre la grève reconductible impulsée dans les raffineries par la CGT et dans une moindre mesure par Sud Total, entraîne à sa suite d’autres entreprises du bâtiment, de la métallurgie, des postiers, des profs…

Très tôt l’intersyndicale impulse une AG interprofessionnelle dans laquelle les actions sont débattues et décidées. L’AG édite un bulletin quotidien Havre de grève, instrument d’information et de mobilisation fort efficace [1].

A Rouen, à la suite de la déclinaison locale de l’appel des syndicalistes unitaires, un blog est créé. Il maintiendra le lien entre syndicalistes d’horizon différent et sera le relai des initiatives tant locales que nationales. Puis comme au Havre, mais plus tardivement, à côté de l’intersyndicale se met en place une AG interprofessionnelle éditant son bulletin de mobilisation [2]. Cette AG rassemble des syndicats Sud/So
lidaires, des syndicats CGT, la FSU, la CFDT Transport, des représentants d’AG de secteurs et des représentants des lycéens, étudiantes et étudiants. Sa représentativité, elle la tient aussi des secteurs en grève reconductible (raffineurs, cheminots, communaux, etc.) et de la participation des unions départementales CGT et Solidaires en tant que telles.

Entre deux manifs où les manifestants sont toujours plus nombreux, les AG interpro fourmillent d’idées et proposent des actions chaque jour : distributions de tracts, barrages filtrants, blocages des dépôts d’essence, rassemblements et manifs quasi quotidiens…

Des actions soutenues par la population

A propos des blocages de dépôt, celui de Rubis (au Grand Quevilly), action récurrente, est aussi un des lieux permettant de souder salarié-e-s, étudiants et lycéens par delà leurs « étiquettes » syndicales. C’est aujourd’hui ce type d’action qui semble remporter le plus de suffrages de la part de ceux et celles qui veulent poursuivre la lutte dans un souci de blocage de l’économie, plus que les blocages de carrefours routiers qui risquent de rendre le mouvement impopulaire. C’est aussi celui qui apportera un soutien efficace aux salariés de la raffinerie Petroplus de Grand Couronne.

En bref une situation complexe dans laquelle s’entrecroisent des grèves aux modalités multiples, des actions quotidiennes, des manifs à caractère national. A ce jour, force est de constater que la grève générale n’a pas eu lieu, encore moins la grève générale reconductible, mais nous avons réussi à éviter que les actions multiples ne soient perçues comme des actions de substitution hors réalité, parce qu’elles sont soutenues par la majorité de la population. Pourtant cette contradiction entre population favorable et grève effective demeure.

Reste que les liens tissés, dans l’action, entre organisations syndicales combatives, entre militants et militantes d’horizons divers ont toutes les chances de perdurer, comme le souhaitait l’appel des syndicalistes unitaires. Nous nous y emploierons.

Des militants d’AL Rouen, le 25/10/2010

[1Voir : www.havredegreve.org

[2Voir : syndicalismedelutte76.blogspot.com

 
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