Services publics : Un 22 mars à la hauteur des attaques ?




En contribuant à la baisse des salaires par le biais de la hausse de la CSG, l’augmentation des taux de cotisation de la pension civile, le rétablissement des jours de carences et le gel des salaires prévu pour 2018, le gouvernement table sur le départ des fonctionnaires.

Le gouvernement affiche sa volonté de détruire les services publics par la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires grâce aux plans de départs volontaires et par les recours accrus aux contractuel.les dans tous les secteurs de la fonction publique. À cela s’ajoute l’amplification des délégations de service public au privé et/ou la réduction drastique de certaines missions.

À l’hôpital, de nombreux services sont déjà mobilisés pour protester contre les restrictions budgétaires, menant les professionnel.les à travailler dans des conditions d’accueil des patients dignes du XIXe siècle. Les personnels hospitaliers ont aussi à faire face aux suicides de leurs collègues et au burn-out, que le gouvernement refuse de reconnaître comme maladie professionnelle. La tarification à l’activité, la marchandisation, la mise en concurrence des établissements et la baisse des moyens organisés par les gouvernements précédents n’étaient pas suffisants aux yeux de Macron et de ses sbires : ils organisent donc aussi le forfait parcours de soins, calé sur les coûts les plus bas. Pas un centime de plus pour la santé, et 30% des activités doivent disparaître. Effet de manches, pour cacher ses exactions criminelles, le gouvernement annonce une enveloppe de 100 millions dédiée à l’accompagnement et à la transformation du système de santé alors qu’il doit 10 milliards sur trois ans aux personnels qui reviennent sur leur temps de repos pour renforcer les équipes exsangues.

Taux de grévistes allant jusqu’à 25 %

Dans l’Éducation nationale, mêmes revendications sur les salaires. De plus, la réforme du bac et des lycées s’avère désastreuse avec une remise en cause du statut des enseignantes et enseignants, une baisse des horaires et donc des postes, l’accroissement des inégalités entre élèves et entre établissements. Quant à la sélection à l’université, c’est la garantie de la destruction de l’enseignement supérieur public au profit du privé qui va accueillir moyennement finances les bachelièrs et bachelières recalé.es. Dans le secteur des finances publiques, ce sont 16 000 à 18 000 postes qui devraient disparaître.

Dans ce contexte, le 22 mars a été plutôt bien suivi avec 300 000 manifestants et manifestantes et des taux de grévistes allant jusqu’à 25 %. Pour autant, on en reste toujours à une démonstration de rue en appui à une intersyndicale qui demande au gouvernement de renouer un dialogue social dont il ne veut pas.

Les enjeux sont donc clairement identifiés pour les syndicalistes de lutte : construire la mobilisation par la tenue d’assemblées générales dans les services et établissements, faire valoir des revendications locales et nationales, s’engager dans une multiplicité d’actions décidées au plus près du terrain par les titulaires et précaires eux et elles-mêmes.

Marie-Line (AL Lyon)

 
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