Politique, Culture

Spectacle vivant : Le drame des arts de la scène




Alors que les librairies et bibliothèques peuvent à nouveau accueillir du public depuis la fin du mois de novembre, les salles de spectacle sont toujours dans l’attente d’une annonce de réouverture. Les salariées du secteur attendent de pouvoir à nouveau vivre de leurs métiers.

La crise sanitaire de 2020 a eu un fort impact sur le secteur culturel et plus particulièrement celui du spectacle vivant. Les théâtres, cinémas, musées, salles de concert, leurs travailleurs et travailleuses ont vu leur activité réduite dès février 2020 avec la restriction progressive des jauges de spectateurs. Les lieux culturels accueillant du public ont fermé leurs portes du 14 mars au 22 juin puis de nouveau le 28 octobre sans réouverture annoncée pour l’instant, soit plus de cinq mois de fermeture sur l’année 2020.

Si au reconfinement d’automne les répétitions, tournages et certains ateliers ont pu être maintenus, le confinement du printemps a mis à l’arrêt toute la profession. Une profession qui embauche une grande variété de métiers et de statuts  : des intermittents et intermittentes en CDD d’usage aux fonctionnaires territoriaux, des machinistes de l’opéra, aux chargées de communication du théâtre de quartier. Parmi eux et elles, beaucoup se trouvent actuellement en grande précarité et dans l’incertitude  : artistes, techniciens et techniciennes n’ayant pas encore obtenu leur intermittence (ouverture des droits au chômage spécifique aux métiers du spectacle), vacataires en attente d’une réouverture au public et travailleurs et travailleuses du spectacle privé. Combien resteront sur le carreau à l’issue de la crise ?

Le 15 décembre 2020, à l’appel des organisations syndicales et des collectifs, près de 20 000 professionnelles du spectacle et de la culture, réunies sous le mode d’ordre «  nous voulons travailler  », se sont mobilisées pour réclamer la réouverture des lieux culturels. Les syndicats de la fédération CGT Spectacle demandent également une garantie de tous les droits sociaux, une prolongation de l’année blanche pour les intermittents et un soutien aux répétitions et résidences.

Privées de déconfinement

La colère et l’incompréhension dominent chez les travailleurs et travailleuses du spectacle. Les transports en commun bondés, l’ouverture des magasins de grande distribution pendant la cohue de fin d’année ont laissé un goût amer aux professionnelles. Alors que les cinémas et théâtres peuvent garantir un respect strict des mesures sanitaires, que plusieurs pays ont choisi d’ouvrir les salles en jauge réduite, qu’aucun lieu de spectacle n’a causé de cluster, le gouvernement n’a de cesse de repousser la réouverture.

Malgré leurs belles annonces, le gouvernement et le ministère de la Culture n’ont toujours pas annoncé d’enveloppe budgétaire pour soutenir les artistes. Pire  : lors de la réunion du 13 janvier avec les organisations syndicales et patronales, Bachelot annonçait que la prolongation des droits à l’assurance chômage des intermittents et intermittentes du spectacle n’avait pas été arbitrée.

Le public est également le grand perdant. Dans un contexte de crise sanitaire, où les interactions sociales sont réduites, les activités sociales sans échange commercial apparaissent comme essentielles. Dans les quartiers populaires des zones urbaines et péri-urbaines, les lieux culturels ont bien souvent un rôle émancipateur et social marqué  : des lieux de rencontres et d’échanges.

Lucie (UCL Amiens)

Copyright du logo : Photothèque Rouge /Martin Noda / Hans Lucas.

 
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