Communiqué UCL

Statu francese assassinu : pour une solution politique en Corse




Le soir du 21 mars nous avons appris la mort d’Yvan Colonna. Cette mort fait suite à une agression violente en prison. Condoléances et soutien à toute sa famille ; Cunduglianze afflitte è sustegnu à tutta a so famiglia.

Depuis le 2 mars, les manifestations et mobilisations autonomistes ou indépendantistes se sont succédées en Corse, soutenues au Pays Basque ou en Bretagne. Le dimanche 13 mars, s’est tenue une manifestation à Bastia, une semaine après celle de Corti. À nouveau, ce sont plus de 10 000 Corses qui étaient dans la rue. Cette mobilisation massive et populaire, est largement soutenue, y compris durant les moments les plus offensifs.

La violence des manifestantes a été rendue inévitable par la stratégie de la tension de l’État français. Toutes les mobilisations, notamment celles des lycéens et lycéennes, ont été systématiquement réprimées par la police. L’État impérialiste français a fait le choix de la riposte violente, choix qui a déjà causé de nombreuses blessures, notamment chez les jeunes. Nous apportons notre soutien aux blessées.

Ce choix de la répression est dommageable pour tous et toutes. Des avancées ont été obtenues. Le statut Détenu Particulièrement Surveillé (DPS) de Alain Ferrandi et Pierre Alessandri a été levé le 10 mars. Ces avancées ont été obtenues par la riposte légitime des indépendantistes corses. Enfin, le ministre de l’intérieur est venu sur l’île du 16 au 18 mars. Encore une fois, l’État français montre que le seul langage qu’il comprend est celui du rapport de force. Ainsi, bien que le FLNC ait déposé les armes en 2014 et que la coalition indépendantiste ait gagné la majorité à l’Assemblée de Corse en 2015, ce n’est qu’à la suite des affrontements que l’État a enfin choisi d’ouvrir les négociations. Ces dernières devaient être historiques. La plupart des partis politiques indépendantistes et autonomistes ont fait le choix de ne pas ratifier le texte final jugé insuffisant. Ceux-ci ont décidé de la poursuite de la mobilisation.

L’État fixe comme préalable à toute négociation le retour au calme. Pourtant le soir de la mort de Yvan Colonna, des unités de gendarmes mobiles et du GIGN était déployées sur l’île. Le message est clair. Dernière provocation en date, celle de CRS entonnant La Marseillaise pendant un barbecue, le jour même des funérailles d’Yvan Colonna et alors que toute l’île était en deuil !

L’État français est prêt à poursuivre l’usage de la répression et la stratégie de la tension. Les réponses politiques sont visiblement insuffisantes. La base populaire de la mobilisation a rejeté le processus de négociation. L’État devra assumer l’escalade de la violence, notamment en cas de retour de la lutte armée.

Nous rappelons notre soutien à la famille d’Yvan Colonna dans l’épreuve qu’elle subit. Nous soutenons leur revendication de justice et de vérité.
Nous soutenons la revendication d’un rapprochement sur l’île des prisonniers et prisonnières politiques. La question d’une amnistie doit être posée au plus vite pour permettre l’ouverture d’un débat réel et apaisé.
Nous rappelons notre soutien à l’autodétermination des peuples, en Corse comme partout.

L’Union communiste libertaire, le 28 mars 2022.

 
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