Stratégies : l’union syndicale Solidaires en action




L’Union syndicale Solidaires a abordé le mouvement sur les retraites avec un double axe stratégique de construction de la grève générale et de retrait du projet de loi comme socle de son intervention.

Maintenant sa position d’une retraite à taux plein à 60 ans après 37,5 annuités de cotisation, Solidaires a participé tout au long du mouvement à l’intersyndicale nationale. Ses équipes militantes, dans leur majorité, étaient convaincues que c’était nécessaire pour qu’existe un mouvement capable de porter ces perspectives.

Ce choix a pu être tempéré. Ainsi Solidaires n’a pas signé le communiqué issu de l’intersyndicale du 8 septembre du fait d’un appel trop tardif à une nouvelle journée de grève ou celui du 21 octobre dans lequel la phrase sur le « respect des biens et des personnes » pouvait être comprise comme une condamnation des actions directes de masse (les « blocages ») et où les autres directions refusaient un appel à généraliser la grève débutée le 12, ou même exprimer un soutien aux luttes en cours !

Quelques Solidaires locaux voulaient aller plus loin dans la rupture du cadre intersyndical : cette option n’a jamais été partagée par la grande majorité des organisations (fédérations et Solidaires locaux) composant l’Union syndicale, consultées à plusieurs reprises lors de conférences téléphoniques.

Écueils et perspectives

Au-delà de son nombre d’adhérentes et adhérents (90 000, encore faible dans le champ syndical), l’écueil majeur qu’a rencontré Solidaires a été la difficulté à engager la grève reconductible dans les secteurs où ses équipes syndicales ont pourtant travaillé à sa concrétisation. Mis à part dans le rail et les raffineries, peu d’équipes Solidaires ont en effet réussi à emmener significativement dans la grève les salarié-e-s.

Cet engagement limité dans la grève reconductible (que d’assez nombreuses équipes CGT ont tenté dans le privé) doit continuer d’interroger sur les discours, les pratiques, les stratégies utilisées par les collectifs militants, les syndicats et fédérations de Solidaires pour mobiliser les salarié-e-s.

L’objectif de la grève générale, conçu comme un affrontement central avec le gouvernement et le patronat, allait en soi de pair avec la convergence avec d’autres équipes syndicales (CGT, FO, FSU…) au plus près du terrain. Une démarche palpable dès les appels unitaires de syndicalistes dans lesquels de très nombreux militants de Solidaires se sont reconnus.

Pour les militants communistes libertaires actifs dans Solidaires, trois axes majeurs semblent se dessiner aujourd’hui. La nécessité de développer des sections et des unions locales Solidaires de lutte au plus près du terrain est une priorité. Combattre les sectarismes, agir pour l’unité d’action syndicale est une nécessité. De ces deux axes, dépendra le troisième : faire du syndicalisme alternatif un projet syndical de classe et de masse.

Produit historique des luttes auto-organisées et des « débordements », le syndicalisme alternatif doit trouver les moyens d’en impulser par lui-même.

Des communistes libertaires de Solidaires

 
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