Syndicalisme étudiant : Vers l’unification des syndicats de lutte




Les 29 et 30 septembre derniers s’est tenu un congrès réunissant la Fédération syndicale étudiante et SUD-Étudiant. Elles y ont confirmé leur projet de fusion, devant aboutir à la création d’une nouvelle organisation en janvier prochain.

Après plus de six ans de discussions entre la Fédération syndicale étudiante (FSE) et SUD-Étudiant, l’unification du syndicalisme étudiant de lutte est en marche. Un congrès de fusion a eu lieu à Saint-Denis en septembre et une nouvelle organisation issue de cette fusion devrait voir le jour lors d’un nouveau congrès en janvier 2013. Cette rencontre a été l’occasion pour les militants et militantes des deux fédérations d’esquisser les bases du nouveau syndicat et de réaffirmer leurs principes communs. Dès à présent, des sections mixtes SUD-FSE existent dans certaines universités.

Cinq ans après la loi LRU, cette fusion intervient alors que l’Université publique est en piteux état. La moitié des établissements connaissent des baisses de leur budget. Une vingtaine d’universités font face à des déficits inédits, entraînant des coupes majeures dans les dépenses et des mises sous tutelle des rectorats. Toutes sont soumises à des objectifs de rentabilité et aux intérêts des investisseurs privés.

L’université patronale en faillite

En conséquence, les formations sont remaniées pour répondre aux attentes patronales et les filières jugées inutiles peu à peu laissées à l’abandon. Les étudiantes et les étudiants les plus modestes, souvent salarié-e-s à côté de leurs études, sont de plus en plus durement touché-e-s par les difficultés financières. Le gouvernement socialiste a organisé fin novembre une parodie de consultation : des Assises de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, devant aboutir à un nouvelle loi-cadre fin mars. Tout laisse à penser que celle-ci poursuivra l’œuvre de destruction des services publics d’enseignement et de recherche.

Sortir de l’ornière

Dans ce contexte difficile, il devenait urgent d’unir les forces du syndicalisme de lutte. La FSE comme SUD-Étudiant se sont construites comme alternative au syndicalisme cogestionnaire et bureaucratique de l’Unef. Elles puisent leur source dans les luttes auto-organisées des étudiantes et les étudiants. Très proche du Parti socialiste, l’Unef a d’ores et déjà appelé à se mobiliser... pour les élections universitaires, confirmant que sa nouvelle proximité avec le gouvernement sera à prendre en compte dans la construction des luttes à venir.

Après l’échec de plusieurs mouvements contre la LRU mais aussi contre la réforme des retraites, le climat social est en berne. La FSE et SUD-Étudiant, qui ont gagné leur légitimité dans les mobilisations, sont donc confrontées à une baisse de leur audience. L’unification du syndicalisme de lutte doit permettre de répondre aux défis de la période. Il s’agit de reconstruire un nouvel outil syndical efficace, accessible au plus grand nombre et visible pour les luttes d’aujourd’hui et de demain, capable de diversifier son implantation (IUT, Instituts régionaux du travail social...) et de développer l’audience du syndicalisme de lutte.

Il doit permettre de créer des liens de solidarité concrète entre les étudiantes et les étudiants. Enfin, à un moment où les étudiants, les salariés, les chômeurs, subissent les attaques coordonnées du patronat et du gouvernement, il est crucial que le syndicalisme étudiant travaille au quotidien à un niveau interprofessionnel. C’est pourquoi la nouvelle organisation adhérera à Solidaires.

Rémi (AL Paris-Sud) et Aurelien (AL Paris Nord-Est)

 
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