Toulouse : Le Mirail aux alouettes




Depuis le 28 janvier, sur l’université de Toulouse-Mirail, des assemblées générales étudiantes se tiennent, en parallèle d’AG enseignantes et de personnels. Vers un réseau interluttes ?

Les assemblées générales d’étudiant-e-s ont commencé sur la fac du Mirail (sciences humaines, lettres, langues) dès le 28 janvier, pour préparer la manifestation interprofessionnelle du lendemain. Le 2 février, une AG de profs et de personnels a décidé de voter la grève reconductible contre les décrets d’applications de la LRU, ou loi d’autonomie des universités, contre lesquels les étudiants s’étaient mobilisés l’année dernière.

Si les médias mettent en avant la modification du statut des enseignants-chercheurs, la bonne vieille règle, diviser pour mieux régner, marche toujours. C’est bien une remise en cause de la LRU et de ses conséquences qui est l’objet de la lutte actuelle. De leur côté les étudiantes et les étudiants ne sont pas en reste, à l’appel de plusieurs organisations, dont Alternative libertaire, l’AGET-FSE, le NPA et SUD-Etudiant, ils ont marqué leur soutien à la mobilisation des personnels de la fac et ont réaffirmé qu’eux et elles aussi étaient touchées par la LRU.

De manière alternative, des AG de personnels et d’étudiants se tiennent, réfléchissant à la manière de populariser une lutte qui est mal comprise à l’extérieur. En effet, il n’y a pas une revendication étudiante qui ressort du lot.

La logique gouvernementale de ne remplacer qu’un fonctionnaire sur deux, amène aussi beaucoup d’étudiants et d’étudiantes à remettre en question à la fois leur formation universitaire, mais aussi le système en général (sur une fac de lettres, il faut être conscient qu’un grand nombre se destine au fonctionnariat).

Sur le modèle de ce qui s’est fait en italie

Sur l’université du Mirail, ce n’est donc pas que contre un simple décret que les personnels, les profs, les étudiants sont en lutte, mais bien contre une logique globale de précarisation et de casse de l’éducation. La mobilisation des profs à certes permis la mobilisation des étudiants, mais ils ne sont pas à la traîne sur le front de la contestation. Au-delà des simples revendications sectorielles, qui sont légitimes mais insuffisantes, c’est ensemble que la lutte se construit. Sur le modèle de ce qui s’est fait en Italie, des enseignantes et des enseignants des trois universités de Toulouse ont tenu des cours place du Capitole, des étudiants ont participé aux AG des personnels, des AG de ville se constituent, un réseau interlutte se met en place, rassemblant tous les secteurs en lutte de la région toulousaine.

Pourtant, il ne faut pas non plus se bercer d’illusions, si aujourd’hui la lutte est dans l’ensemble unitaire, un retrait ou une modification du décret sur le statut des enseignants-chercheurs peut fortement démobiliser ces derniers. Ce sera alors aux étudiants et aux étudiantes de reprendre le flambeau de la contestation.

Valentin Frémonti (CAL Toulouse)

 
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