Tunisie : Vent nouveau sur le syndicalisme




Désormais en Tunisie, on parle politique ouvertement. Les manifestations, associations, organisations politiques et syndicales se développent.

Sans exagérer le changement, un certain vent de liberté souffle sur la Tunisie. Néanmoins, le maintien au pouvoir d’un certain nombre de responsables de l’ancien régime doit être noté : difficile de balayer d’un seul coup toutes les structures d’un régime, même dictatorial...Mais, au-delà de la liberté politique, les syndicalistes tunisiens de gauche estiment que pour le moment, peu de choses ont changé sur le plan économique et social, en dehors de mesures pour lutter contre la sous-traitance et d’un plan de relance social-démocrate avec création d’emplois dans la fonction publique et aides aux entreprises pour qu’elles embauchent.

Autre point d’ombre : le parti islamiste Ennahdha devient l’une des principales forces politiques du pays, avec... les anciens benalistes ! Il n’est pas aisé, néanmoins, de déterminer dans quel sens ce parti a évolué et s’il doit encore être rangé au rang des intégristes.

10 % d’adhérents en plus

Quoiqu’il en soit, les partis de gauche sortant tout juste de la clandestinité auront du mal à faire face à ces tendances organisées et mieux dotées, surtout si l’élection de l’Assemblée constituante n’est pas reportée à l’automne, comme le demande l’ensemble des forces progressistes.

Deux éléments néanmoins donnent envie d’être optimiste : des formes d’auto-organisation apparaissent, notamment à l’échelle locale où les institutions anciennes ont été remplacées par de nouvelles expériences, avec une forte implication de la population. A Bizerte, par exemple, le pouvoir est entre les mains d’assemblées générales souveraines.

Deuxième raison de se réjouir, un taux d’adhésion syndicale qui grimpe en flèche : une hausse de 10 % s’est observée en quelques mois. Pour l’avenir du peuple mais aussi pour sa force d’inspiration, espérons que l’exemple tunisien continuera de donner le ton au « printemps arabe », et lui permettra de rester aussi vigilant vis-à-vis des forces potentiellement contre-révolutionnaires.

Vincent (AL Paris Sud)

 
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