Communiqué UCL

Ukraine : Contre l’union sacrée, sanctionnons les capitalistes !




La guerre de l’État russe en Ukraine se double d’une véritable crise internationale, politique mais aussi économique. Il est utile, légitime et indispensable que des sanctions portent sur les armements et les biens des dirigeants et de la bourgeoisie russes. En revanche, nous ne pouvons soutenir des mesures qui étouffent en réalité les travailleuses et travailleurs russes déjà écrasées par l’appareil policier poutinien et une politique économique qui bénéficie essentiellement à la clique mafieuse au pouvoir en Russie.

Cette crise est politique parce qu’au-delà d’une agression impérialiste de la puissance russe, elle pousse au renforcement des alliances militaires, ainsi que des complexes militaro-industriels, et fait planer le risque anxiogène d’une guerre nucléaire forcément destructrice pour l’humanité tout entière.

Elle est économique parce que le capitalisme productiviste repose sur un système énergétique qui sur-exploite les énergies fossiles accaparées par une minorité d’états dont la Russie. Cette situation de dépendance, mise au grand jour par la guerre en Ukraine, constitue pourtant depuis des années une véritable arme économique au service des intérêts de Poutine et de la bourgeoisie russe.

L’accaparement des matières premières donne également lieu à une intense spéculation. Cette dernière est du reste antérieure à la guerre en Ukraine. Mais dans ce contexte, elle s’amplifie au point de faire flamber les prix (+14% en une semaine sur le gasole en France).

Exproprier la bourgeoisie russe, oui, affamer les classes populaires russes, non !

Les pays de l’OTAN ont jusqu’à maintenant fait le choix de mener une guerre principalement économique à l’impérialisme russe, en développant une politique de sanctions visant à asphyxier économiquement et financièrement le régime russe.

Il est utile, légitime et indispensable que des sanctions portent sur les armements et les biens des dirigeants russes. Le gel des avoirs des dignitaires russes doit être accéléré, élargi aux franges des bourgeoisies occidentales qui sont en collusion avec le régime de Poutine et amplifié par la réquisition définitive sans contreparties de ces biens et de cet argent. Tout ce qui est ainsi réquisitionné doit être utilisé pour mettre à l’abri et offrir des conditions d’accueil dignes aux réfugiées, non seulement celles et ceux de la guerre en Ukraine mais aussi les réfugiées politiques de Russie et toutes les populations qui subissent l’action impérialiste de l’État russe (peuples du Kazakhstan, de Syrie, de Centrafrique, du Mali, etc.).

En revanche, nous ne pouvons soutenir des mesures qui étouffent en réalité les travailleuses et travailleurs russes déjà écrasées par l’appareil policier poutinien et une politique économique qui bénéficie essentiellement à la clique mafieuse au pouvoir en Russie.

Rappelons également que les sanctions européennes et américaines à l’encontre des « États voyous » (Venezuela, Corée du Nord, Syrie, Russie), si elles affaiblissent effectivement ces puissances, ont des conséquences graves sur le niveau de vie des habitantes et habitants qui subissent ce jeu d’échecs impérialistes.

Et rien ne nous permet d’affirmer que ces sanctions au détriment de la population russe, poussera cette dernière à s’opposer davantage à Poutine.

Ce n’est pas à nous de payer les conséquences de la guerre !

En Europe occidentale et notamment en France, patrons et gouvernants voudraient nous faire croire que nous n’avons pas d’autre choix que de nous serrer la ceinture et d’augmenter les budgets militaires. Nous devrions nous sacrifier pour permettre à la bourgeoisie de renforcer sa puissance en continuant à se gaver sur notre dos. Les prix de l’énergie et des céréales flambent, conséquence directe de l’invasion de l’armée russe en Ukraine. Mais la spéculation n’avait pas attendu le déclenchement de cette guerre pour faire monter les prix. Avant cela déjà, les travailleuses et les travailleurs qui faisaient tourner la société avaient pu constater les difficultés grandissantes pour finir le mois. Nous ne saurions accepter de régler la facture de ces affrontements entre puissances impérialistes. C’est à ceux qui se gavent de dividendes, même en temps de pandémie ou de guerre, de payer.

Nos mobilisations doivent imposer des mesures d’urgence comme :

  • le blocage des prix des produits de première nécessité ;
  • la fermeture des bourses, où les prix s’envolent, afin de bloquer la spéculation ;
  • le blocage des dividendes des actionnaires… qui a été plus ou moins recommandé et pratiqué lors du premier confinement ;
  • des augmentations de salaires, des retraites et des minimas sociaux pour compenser les hausses de prix déjà répercutées ;
  • la répartition du travail entre toutes les personnes actives avec une baisse drastique du temps de travail hebdomadaire, sans pertes de salaire et avec embauches pérennes correspondantes.

Ces mesures, nous ne les obtiendrons pas par la voie électorale, mais par nos luttes et le renforcement de nos organisations de classe.

Macron a bien l’intention de nous faire payer cette crise sans fin du capitalisme, puisqu’il annonce d’ores et déjà l’augmentation du temps de travail, la casse de nos retraites que les grèves de 2019-2020 ont pu empêcher, ainsi que la poursuite de la casse et de la privatisation des services publics de santé et d’éducation.

 Non à la guerre de Poutine, retrait des troupes russes d’Ukraine !
 Non à la guerre sans fin des capitalistes qui broient les travailleurs et travailleuses, et détruisent la planète !
 Reprenons ce qu’ils nous volent, exproprions-les, et autogérons les moyens de production !

Union communiste libertaire, le 14 mars 2022.

 
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