International

Ukraine : Le piège de l’union sacrée




Le pouvoir ukrainien profite de la guerre contre l’envahisseur russe pour faire passer des « lois d’exception » réduisants les droits des travailleuses et des travailleurs.

La contre-offensive ukrainienne lancée le 29 août dernier inflige de sérieux revers à l’armée russe et pourrait sonner le glas de la tentative d’invasion du pays.

La victoire des troupes de Zelensky ne signifie pas pour autant que le prolétariat va voir ses conditions de vie s’améliorer. L’actuel dirigeant ukrainien est en effet un néolibéral pur jus qui profite du conflit pour accélérer les attaques antisociales. Le 15 mars dernier a été promulguée une « réglementation des relations au travail pendant la loi martiale ».

Cette loi permet une augmentation de la durée légale du travail, jusqu’à 60 heures par semaine, des facilités de licenciement et des suspensions sans salaire. Cette réglementation est censée être temporaire, mais même une victoire militaire ne suffira pas à sa suppression. Le gouvernement pourra la maintenir au nom de la menace ou pour une fumeuse unité nationale nécessaire à l’effort de reconstruction.

L’exception, surtout au nom de l’intérêt supérieur de la nation, devient souvent la règle. Le vote de la loi 5371, le 19 juillet le prouve. Cette loi permettra la négociation individuelle des contrats dans les PME, ce qui concerne 70 % des travailleuses et des travailleurs d’Ukraine.

En clair c’est la fin du code du travail. Les luttes sociales avaient bloqué un projet similaire en 2019. Aujourd’hui la bourgeoisie ukrainienne profite de la guerre pour faire passer des lois antisociales. C’est d’autant plus facile que beaucoup de syndicalistes participent au combat et à l’organisation de la défense comme conscrits ou volontaires.

Négociation individuelle des contrats

De plus dans un contexte de propagande de guerre et d’union nationale, les luttes sociales risquent d’être mal reçues. Tout cela permet une attaque majeure contre le droit du travail, en rupture avec les conventions internationales. Concrètement cette loi signifiera que le contrat entre patron et travailleur se fera « par consentement mutuel des deux parties ».

Cette formulation nous rappelle les arguments utilisés lors du passage de la loi travail en France. Il est évident que Zelensky mène cette attaque dans le cadre d’une offensive capitaliste mondiale. Cette loi répond également à l’agenda des alliés de l’Ukraine. Si l’OTAN et l’Union européenne ont fourni des armes, ce n’est pas gratuitement. Les attaques contre le code du travail et le prolétariat sont des attaques au service des impérialistes. Il s’agit de favoriser l’exploitation des ukrainiens et des ukrainiennes dans le cadre de l’économie mondialisée.

Au-delà de la lutte que doivent mener nos camarades en Ukraine, la solidarité internationale est nécessaire. Les liens que créent l’Union syndicale Solidaires et le Réseau international de solidarité et de luttes sont précieux pour mettre en échec les attaques capitalistes. La CGT et la FSU ont également exprimé leur solidarité par des communiqués publiés les 11 et 30 juillet derniers.

Nous comprenons et soutenons les prolétaires qui prennent les armes pour défendre leur foyer mais cela ne doit pas faire perdre de vue que les capitalistes profitent des guerres pour avancer leur pions.

Gaby (UCL Amiens)

 
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