Universités : Dans les facs aussi, ça doit lutter !




Le long processus de destruction de l’Enseignement supérieur continue avec une nouvelle loi, la loi Fioraso. Solidaires-Étudiant-e-s compte prendre le chemin de la lutte, sans jamais déserter le travail de terrain, ni la convergence avec les autres secteurs qui se battent pour la transformation sociale.

L’université a été un bien public, qui a disparu en 2007 avec la loi relative aux Libertés et responsabilités des universités (LRU). Depuis, le manque de moyens – pandémie typique des ex-services publics – a pour conséquences des suppressions de formations (département d’anthropologie ou licence d’art-thérapie à l’université Paris-VIII, par exemple), une dégradation extrême du cadre de travail et un étranglement progressif de tous
les services, prétendument coûteux, qui font de l’enseignement supérieur un espace relativement accueillant. L’autonomie budgétaire des établissements, la «  professionnalisation  » des formations, la sélection croissante à l’entrée de celles-ci et la précarisation de tous les personnels constituent autant de calamités qui s’abattent sur nous en prenant des airs de «  modernisation  ».

Nouvelle loi, même combat !

Le 9 juillet 2013, la loi Fioraso est votée. Elle n’a pas pour ambition d’inverser la tendance, car elle vient parachever ce que la loi de 2007 a commencé. Elle s’inscrit dans le même projet politique, qui fixe à l’Enseignement supérieur, dans son fonctionnement comme dans ses finalités, des normes de rentabilité et de concurrence.

Face à cette situation, le syndicalisme de lutte n’a pas vocation à «  compenser  » les conséquences du désastre, à faire le boulot que les universités ne sont plus en mesure de faire, en acceptant de se voir sous-traiter une partie du travail d’accueil des étudiantes et étudiants. Il vise au contraire à transformer l’Enseignement supérieur afin qu’il soit véritablement populaire, c’est-à-dire en mesure d’accueillir tous les étudiants et étudiantes, quels que soient leur origine sociale, leur niveau d’études antérieur, leur nationalité et leur statut à la préfecture, leurs handicaps... Et il promeut une conception critique de l’université : celle qui arme l’étudiant d’outils intellectuels et pratiques utiles pour sa vie, notamment professionnelle, dans un moment et un lieu protégés, qui autorisent les expérimentations et la recherche.

Convergence des luttes  ?

À la rentrée, Solidaires-Étudiant-e-s continuera ce travail, tout en combattant la contre-réforme des retraites. Pour construire la lutte sur ces deux fronts, liés, puisqu’il s’agit dans les deux cas de nos acquis sociaux, il s’est donné des objectifs précis  : tenir des tables avec le matériel nécessaire, appeler à des intersyndicales et à des collectifs ouverts, construire les conditions propices pour que des assemblées générales se tiennent mi-octobre, et pour qu’une grève nationale émerge fin octobre dans l’Enseignement supérieur. Et dès le 10 septembre, manifester pour nos retraites.

Combattre pour un enseignement supérieur public, gratuit et critique à la rentrée, c’est s’ouvrir sur tous les secteurs en luttes, en France, en Europe, pour reprendre ce qui doit nous appartenir : les acquis sociaux – et pour en conquérir de nouveaux  ! Car l’ambition de notre syndicat est offensive, pour construire un enseignement supérieur allant à l’encontre des quinze dernières années de son démantèlement et, plus loin dans le temps, de ses fondements élitistes et hiérarchiques.

J., L. et T. (Solidaires-Étudiant-e-s)

 
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