international

Vérité et justice pour Fidan, Sakîne et Leyla, le 7 janvier à Paris




Soyons nombreux samedi 7 janvier 2017 à Paris pour exiger du gouvernement français qu’il fasse toute la lumière sur le triple assassinat des militantes kurdes Fidan Doğan, Sakîne Cansiz et Leyla Saylemez.

Le 9 janvier 2013, trois militantes de la gauche kurde étaient abattues à Paris, en plein jour.

L’enquête a révélé que l’assassin, Ömer Güney, était connecté aux services secrets turcs.

L’enquête a longtemps été entravée. La raison d’État imposait que Paris ne se fâche pas avec Ankara. Le gouvernement français fermait les yeux. Que valat la vie de trois révolutionnaires kurdes ?

La mort d’Ömer Güney en prison, le 17 décembre 2016, à un mois de l’ouverture de son procès, qui devait se tenir à Paris, à partir du 23 janvier, suscite beaucoup d’interrogations.

Elle ne décourage pourtant pas les familles et les ami.es de la cause kurde de réclamer la vérité sur cet assassinat !


manifestation le 7 janvier 2017
à 11 heures
parvis de la gare du Nord, Paris 18e

APPEL À MANIFESTER

Le mercredi 9 janvier 2013 est gravé à tout jamais comme un jour noir dans l’histoire kurde. Ce jour-là, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez étaient froidement assassinées d’une balle dans la tête, dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan, situés au 147 rue La Fayette, à Paris.

De nombreux éléments de l’enquête, notamment un enregistrement sonore et un document écrit publiés sur internet un an après le crime, font apparaître que le meurtrier présumé, Ömer Güney, avait agi pour le compte des services secrets turcs (MIT), comme le confirme le réquisitoire pris par le parquet dans cette affaire : « de nombreux éléments de la procédure permettent de suspecter l’implication du MIT dans l’instigation et la préparation des assassinats. »

Depuis le début de l’enquête, les autorités politiques françaises n’ont fait aucun effort pour faire la lumière sur ce triple assassinat. En Turquie, une enquête a été ouverte au lendemain du crime, mais ses résultats ont été gardés secrets par les autorités turques qui, malgré une commission rogatoire internationale de la justice française, n’ont donné aucune information. Côté français, le gouvernement a refusé de lever le secret-défense sur les renseignements qui auraient pu permettre l’avancement de l’enquête judiciaire. Les juges chargés de l’instruction ont finalement clos leur dossier sans avoir pu remonter jusqu’aux commanditaires qui sont pourtant connus.

Malgré l’identité politique des victimes et la gravité du crime qui, au-delà de la diaspora kurde en Europe, a bouleversé tout un peuple, les autorités françaises n’ont jamais pris la peine de recevoir les familles des victimes, et encore moins les représentants de la communauté kurde dont les innombrables requêtes sont restées sans réponse. Au contraire, la France a toujours veillé à ce que cette « affaire embarrassante » ne trouble pas ses relations avec la Turquie.

La mort de l’assassin présumé Ömer Güney, le 17 décembre 2016, à un mois de son procès qui devait se tenir à Paris, à partir du 23 janvier 2017, suscite beaucoup d’interrogations et de colère au sein des familles des victimes, de l’ensemble du peuple kurde et chez toutes les personnes qui réclament depuis quatre ans la vérité et la justice. Alors que l’instruction avait été bouclée en mai 2015, et alors que l’on avait connaissance des graves problèmes de santé de Güney, cela dès son arrestation, pourquoi le procès a-t-il été fixé à une date aussi lointaine ? Ce décès nous prive d’un procès public qui aurait permis de juger non seulement l’exécutant, mais aussi, et surtout, le commanditaire, l’Etat turc qui, non content de la répression effroyable exercée à l’encontre des dirigeants et des militants politiques kurdes à l’intérieur de son territoire, continue à les menacer partout en Europe. En différant la tenue ce procès, la France a manqué une occasion cruciale de juger enfin un crime politique commis sur son territoire !

La mort du meurtrier présumé ne change rien à notre revendication de justice et de vérité. Nous vous appelons à participer nombreuses et nombreux à la marche du 7 janvier 2017 pour :

  • Honorer la mémoire de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, et de toutes les victimes des assassinats politiques commis en France ;
  • Crier haut et fort notre colère et notre indignation face à l’inertie des autorités françaises qui est à l’origine de l’extinction de ce procès tant attendu ;
  • Clamer notre soif de vérité et de justice !

Premiers signataires : Mouvement des Femmes kurdes en France, Coordination nationale Solidarité Kurdistan (CNSK), Conseil démocratique kurde en France (CDKF), Centre démocratique du Kurdistan-Paris (CDK-Paris), Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), Conseil de Coordination des Organisations arméniennes de France (CCAF), Collectif des Amazighs en France, Alternative libertaire

 
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