Communiqué UCL

Victoire de la grève des personnels de ménage d’Arc-en-Ciel à Sorbonne université




Ce vendredi 24 septembre, les 130 grévistes de la société Arc-en-Ciel du site Jussieu de Sorbonne université ont pu reprendre le travail la tête haute après 8 jours de grève.

Elles ont obtenu en particulier : l’arrêt des changements de postes et le maintien des horaires de travail actus (alors que la direction voulait fractionner les horaires en deux tranches : 6h-9h30 et 17h-20h30), le paiement des heures complémentaires et la régularisation des contrats (ce qui devrait normalement relever de la simple application du droit du travail), le départ du responsable d’exploitation autoritaire et brutal, le paiement de la moitié des jours de grève.

De plus, la clause de mobilité a été suspendue : les mutations en dehors du site de Jussieu ne pourront se faire qu’avec l’accord de l’agente. Cette clause constitue une véritable arme pour les patrons du nettoyage : les salariées récalcitrantes peuvent en effet se voir changer leur contrat de travail pour être déployé.es le matin à un bout de l’Île-de-France, le midi à un autre bout, le soir encore ailleurs etc. sans que les temps de trajet ne soient comptés comme du temps de travail. Autant dire qu’il s’agit quasiment d’un permis de licencier pour ces patrons.

On comprend pourquoi Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a vanté la convention collective du nettoyage à la Fête de l’Humanité 2021. La suspension de cette clause de mobilité pour les grévistes est donc une grande victoire, qui va permettre de s’organiser sur un temps plus long sans la menace permanente des mutations.

Car il reste des raisons de se battre. La charge de travail reste trop importante. Des engagements ont été pris par la direction pour recenser les agentes en temps partiel et leur proposer des temps complet. Il va falloir les faire respecter.

Photo du rassemblement de soutien. Source : CGT FERC Sup Sorbonne Université
CGT FERC Sup Sorbonne Université

Cette grève ne sort pas de nulle part. Cela fait plusieurs années que la CGT de l’université défend les salariées face aux différents patrons, en lien avec le collectif nettoyage de l’union départementale et l’union locale.

Les choses se sont accélérées avec le changement de marché de Labrenne vers Arc-en-Ciel en février. Labrenne a tenté d’arnaquer les salarié.es sur le paiement des congés non-pris. Une action au siège de Labrenne en juin d’une dizaine de salariées avec leur soutien a permis le paiement de ces congés pour toutes et tous. Ceux-ci ont compris que l’action collective payait. Les conditions de travail exécrables cet été, puis les changements de postes et l’augmentation de la charge de travail, qui n’avaient d’autre but que de pousser des salarié.es à la démission, ont achevé de mettre le feu aux poudres.

La grève a été totale, 100% des personnels étaient en grève. Ils et elles décidaient eux-mêmes de la poursuite de leur mouvement et de leurs revendications en assemblées générales. Le soutien à la grève a été très important. D’abord au sein de l’université : la plupart des personnels étaient atterrés de découvrir que le non-respect du droit du travail était monnaie courante sur le campus. De nombreux agents de l’université ont fait signer la pétition, sont passés sur le piquet de grève, voire même ont envoyé des motions votées en AG de labo à la direction de l’université.

Plusieurs syndicats de l’arrondissement sont également venus apporter leur soutien. Celui-ci a culminé le mardi 21 septembre avec 300 personnes au rassemblement de soutien, dont plusieurs personnalités politiques et les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles.
Au total, près de 30000€ ont été collectés via la caisse de grève, qui devrait permettre de payer les jours de grève restants.

Il y a un enjeu majeur aujourd’hui pour le syndicalisme de lutte à organiser les salarié.es les plus précarisés, en particulier les secteurs féminisés qui comptent parmi les plus précaires. Ceci ne sera possible que si les organisations syndicales de lutte mettent les moyens (en terme matériel, en terme de temps syndical) à la construction de nos organisations de classe dans les secteurs féminisés. Les paroles ne suffisent pas. Cette victoire va dans ce sens. Faisons là connaître pour en construire d’autres.

Union communiste librtaire, le 30 septembre 2021.

 
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