Colloque Bernard Lazare : Le mouvement libertaire historiquement réhabilité




Les 16, 17 et 18 septembre 2003 s’est tenu un colloque concernant la vie et l’action de Bernard Lazare.

La tenue d’un tel colloque concernant le premier dreyfusard n’est pas le fruit du hasard. Il est un signe d’ouverture ouvrant une brèche dans l’historiographie officielle trop longtemps confisquée à gauche par les tendances sociales-démocrates et staliniennes.

Des historien(ne)s, pour la plupart non libertaires, se sont attaché(e)s durant ces trois jours, à décrire une personnalité hors du commun. Son honnêteté est certainement l’une des caractéristiques les plus admirables du personnage. Bernard Lazare, juif natif de France, se revendiquant israélite, militant libertaire, sioniste teinté d’anarchisme, est le précurseur du combat dreyfusard.

Les premier(e)s intervenant(e)s se sont attaché(e)s à retracer ses compétences d’écrivain, de journaliste, de publiciste, de critique littéraire, imprégné par le symbolisme.

C’est ensuite son engagement anarchiste qui a été l’objet du colloque. Ses amitiés avec l’intelligentsia, les publicistes et militant(e)s libertaires ont été vivement soulignées, notamment à travers leur prise de position déterminante en faveur de Dreyfus. Les fidèles amitiés qu’il a su construire dans la diversité sociale ou politique furent d’une solidité à toute épreuve.

Conscient du mal profond qui gangrène la société occidentale, il est l’un des premiers a développer une analyse politique de l’antisémitisme. Cette réflexion l’amènera à défendre un sionisme anti-étatique tout en prenant ses distances avec le Comité d’action sioniste. Ceci fut l’objet de la dernière journée.

Tout au long de ce colloque universitaire ont été évoqués des moments importants de l’histoire de ce passage entre le XIXe et le XXe siècle, La littérature symboliste, la création de la Ligue des droits de l’homme, la culture yiddish, l’influence libertaire, l’antisémitisme en Europe orientale, etc. Des personnalités aussi diverses et variées que Georges Clemenceau, Edouard Drumont ou André Spire ont fait l’objet d’études.

Ce colloque fut très riche d’enseignement de par la pluralité des thèmes qui marquèrent la vie de cet homme rebelle, resté trop longtemps dans l’ombre.

Nous ne pouvons que remercier l’organisateur, Philippe Oriol, et son équipe qui, contre vents et marées, ont garanti la réussite de ces trois journées.

D’ailleurs si vous voulez en savoir plus sur Bernard Lazare je vous invite à lire le livre que vient d’écrire Philippe Oriol : Bernard Lazare aux éditions Stock.

Jean-Marc Izrine (AL Toulouse)

 
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