Antifascisme

Procès des assassins de Clément Méric : Minables mensonges fascistes




Voilà une semaine que le procès aux Assises des assassins de Clément Méric a démarré. Clément Méric était notre camarade. Militant antifasciste et syndicaliste à Solidaires étudiant-es, il est mort à 18 ans tué par des fascistes, tué par l’extrême-droite. Ces faits, qui remontent à plus de 5 ans, sont jugés en ce moment à Paris. Esteban Morillo, Samuel Dufour et Alexandre Eyraud sont sur le banc des accusés. Voici notre récit de ces quelques jours éprouvants pour la famille et les proches et politiquement importants pour démontrer les dangers de l’extrême-droite.

Le procès s’est ouvert sur de premières déclarations des accusés, qui mettent tout en œuvre pour se faire passer pour de gentils agneaux, peut-être un peu bêtes, mais certainement pas des néo-nazis ultra-violents, porteurs d’une idéologie raciste, sexiste, homophobe et liberticides. Ils se sont fait pousser les cheveux, Morillo a fait recouvrir ses tatouages nazis quelques mois avant le procès (par une tatoueuse… néo-nazie) et ils expliquent qu’ils ne connaissaient pas la signification de leurs tatouages (« Travail, famille, patrie » ou encore « Sang et honneur »). Morillo s’empresse de raconter qu’ils ont rompu leurs liens avec l’extrême-droite, que tout ça est derrière eux. Ce qu’ils veulent aujourd’hui : une femme, des enfants, un chien, une maison à la campagne. Mais qui va les croire ? Les trois étaient des militants de Troisième voie, un groupuscule ultra-nationaliste dirigé par Serge Ayoub. Le culte de la violence était une habitude de ce groupe, les insultes et la provocation leur quotidien. Leur stratégie visant à être pris pour d’anciens jeunes un peu bagarreurs et un peu paumés ne peut qu’échouer. Troisième voie s’inscrit dans l’histoire de l’extrême-droite française. Ce procès est une occasion de démontrer ce qui devrait être une évidence pour toutes et tous : le fascisme c’est la haine, la violence et la mort.


À Montreuil, notre camarade Clément Méric a remplacé le général Faidherbe.


La vidéo d’une caméra de vidéosurveillance diffusée lors de cette semaine est formelle : ce sont les skinheads qui fondent sur les jeunes antifascistes. La violence, ils l’ont cherchée. La mort de Clément Méric, ils l’ont provoquée. Ceci vient une bonne fois pour toutes prouver que l’opération médiatique de dédouanement des skins, qui avait commencé quelques jours après la mort de Clément Méric, était pure invention. RTL et France 2, qui ont diffusé à l’époque ces fausses informations, seraient bien indiquées de couvrir convenablement ce procès et de faire amende honorable.

C’est vendredi que les personnes qui accompagnaient Clément Méric ce jour de 2013 ont développé leur version des faits. Ils ont su souligner le caractère politique de ce procès. Oui, c’est l’extrême-droite qui a tué Clément Méric. Ce n’est pas un hasard. Esteban Morillo a été en contact avant et après les faits avec Serge Ayoub. Comme le précise le Comité pour Clément : « Clément Méric a été victime d’un groupe de jeunes gens entretenus dans le culte de la violence par un chef porteur d’un programme politique fascisant, ce que souligne la devise des JNR [Jeunesses nationalistes révolutionnaires, la milice d’Ayoub, NDLR], empruntée au parti de Mussolini : « Croire, combattre, obéir ». L’extrême-droite et l’antifascisme ne sont pas équivalents. Tracer une équivalence, c’est jouer le jeu de la dédiabolisation de l’extrême-droite. C’est prétendre que les combats pour l’égalité et la liberté valent ceux des racistes, des sexistes, des homophobes, des fascistes destructeurs.

Ainsi, le Comité pour Clément indique son objectif pour ce procès : « Nous espérons qu’il soulignera ainsi la différence fondamentale des postures politiques : refuser de fermer les yeux, dénoncer résolument des idéologies contraires aux principes d’égalité, de liberté, et de fraternité, ce n’est pas faire acte de violence, c’est faire acte de résistance salutaire. »

Cet objectif, les militantes et militants d’Alternative libertaire ne peuvent que le partager pleinement.

 
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