Répression d’Etat contre le mouvement basque




Alternative libertaire s’oppose au processus, mené par l’Etat espagnol avec le soutien de l’Etat français, d’interdiction du mouvement de jeunesse basque Segi qui vient d’être qualifié d’organisation terroriste par la justice espagnole. Segi, organisation de gauche indépendantiste et révolutionnaire, avait déjà subi deux interdictions assorties de peines de prison pour plusieurs de ses membres.

Avec la mise en place de mandats européens sur simple demande de perquisition, la police espagnole peut venir arrêter en France des militantes et militants basques appartenant à des organisations politiques ou syndicales jugées « proches d’ETA ». L’interdiction de Segi aura donc des répercussions aussi bien en Espagne qu’en France. Cette répression s’inscrit dans la continuité des attaques qui ont frappé le mouvement basque depuis 1999 : interdiction du principal parti de la gauche indépendantiste Batasuna, interdictions répétées de Segi, des associations de soutien aux prisonniers et d’« Euskaldunon egunkaria », le seul journal quotidien en basque. L’interdiction de Batasuna avait déjà constituée une atteinte grave aux droits politiques : saisie des locaux, condamnation à 24 millions d’euros d’amende au titre de la déclaration par la justice de sa « responsabilité civile solidaire » dans des combats de rue, interdiction de manifestations. Des cas de torture de militantes et militants basques par la police espagnole sont régulièrement dénoncés par des organisations de défense des droits de l’homme.

La « collaboration contre le terrorisme » déjà à l’œuvre entre Paris et Madrid est confirmée par la convergence de vue affichée lors de la rencontre entre Sarkozy et le Parti populaire espagnol qui espère revenir au pouvoir sur la base d’un renforcement de la politique et de l’arsenal sécuritaires.

Alternative libertaire demande l’arrêt de la répression de l’Etat espagnol contre Segi, la levée des poursuites et la libération immédiate des militants arrêtés dans le cadre de processus.

Alternative libertaire, le 24 janvier 2007

 
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