Syndicalisme

Ferroviaire : Plus de 45 jours au taquet et une détermination intacte !




Six semaines après le début de la lutte contre le projet de retraite à points, les cheminotes et les cheminots ne désarment pas. Même si la grève entamée le 5 décembre s’est largement érodée, rien ne prédit une fin de conflit rapide… et les grévistes de la SNCF comptent bien pren­dre part à la mobilisation jusqu’au bout.

Depuis près d’un mois, le gouvernement et les directions de la CFDT et de l’Unsa annoncent la fin imminente de la mobilisation. Pourtant, la mobilisation s’est poursuivie, déjouant toutes les tentatives de déminage et de division (mesures sectorielles, report de l’âge pivot…).

Cette grève, qui a débuté avec un nombre de grévistes très majoritaire a perdu de sa vitalité au fil des semaines mais est redevenue majoritaire à l’occasion de la journée interprofessionnelle du 9 janvier, au 36e jour de grève : c’est la preuve de son ancrage et de la détermination des grévistes.

C’est aussi la (re)découverte que lorsque la mobilisation est majoritaire, il est possible de bloquer réellement la production malgré les entraves au droit de grève. À vrai dire, un tel blocage n’était plus arrivé à la SNCF depuis la grève de 2007. L’année suivante, la loi sur la « continuité du service public » a en effet imposé à de nombreuses catégories de personnel de déclarer l’intention de faire grève 48 heures à l’avance, ce qui permet à l’entreprise de réaffecter les non-grévistes et de faire circuler un maximum de trains.

Paris, le 10 décembre 2019
cc Daniel Maunoury

Une mobilisation interpro réelle… mais pas généralisée

La grève générale du 9 janvier était très attendue des cheminotes et cheminots en lutte et, si cette date n’a pas été le point de départ d’un embrasement généralisé, toutes les AG ont fait le constat d’un réel investissement de nombreux secteurs professionnels, doublé d’une visibilité de la grève et des blocages dans ces secteurs.
Si la longueur du conflit et les retenues de salaires rendent difficilement envisageable une remobilisation massive, en reconductible, à la SNCF, la tonalité des dernières AG ne ressemblait n’augurait en rien d’une fin de mobilisation.

Les actions interpro quasi quotidiennes, les sondages favorables, le volontarisme des équipes syndicales qui continuent le travail de mobilisation ont permis encore une belle journée d’action le 24 janvier, avec 40 % des conducteurs et conductrices en grève, à l’occasion du conseil des ministres qui a examiné le projet de loi.



Ce mouvement inédit aura déjà permis, de par sa visibilité et sa durée, d’occuper le terrain politique et d’acculer le gouvernement. Malgré le déficit d’implantation et de combativité de nombreuses structures syndicales, les liens interpro tissés localement permettront certainement de redynamiser l’action syndicale dans la plupart des territoires.

La mobilisation interprofessionnelle entamée le 5 décembre n’est donc pas finie, et quelles que soient les formes qu’elle prendra dans les semaines à venir, les cheminotes et les cheminots y répondront présent !

Des cheminotes et cheminots UCL, le 25 janvier 2020

 
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