Notre combat, détaillé dans ce manifeste, est un combat pour une société dans laquelle la coopération serait logique et la concurrence absurde, dans laquelle travailler serait intéressant et utile, dans laquelle l’arrivée d’une étrangère ou d’un étranger serait une bonne nouvelle.
Le monde vivant est aujourd’hui menacé par le dérèglement climatique, la déstabilisation de la biodiversité, l’empoisonnement des terres et des eaux, l’artificialisation des terres, la déforestation… La lutte écologiste est vitale ; elle n’est cohérente qu’en étant anticapitaliste et antiproductiviste.
Nous ne nous opposons pas seulement aux abus du système qui domine aujourd’hui le monde entier. Nous sommes radicalement opposé
es à ses fondements.La lutte des classes est au cœur de notre combat révolutionnaire. Elle est à la fois porteuse de transformations partielles opposées à la logique et aux intérêts des dominants, et d’une rupture révolutionnaire posant les bases d’une société nouvelle.
Nous refusons le mythe de l’État républicain, neutre, démocratique, surplombant des intérêts particuliers. L’État, c’est au contraire l’organisation de la violence politique des classes dirigeantes qui s’impose à la base de la société.
La lutte contre le racisme est un enjeu essentiel pour l’ensemble de ceux et celles qui luttent pour l’égalité. Elle revêt une importance particulière pour permettre la solidarité entre toutes et tous les exploité
es face à l’État et au patronat.La lutte contre le patriarcat est une lutte spécifique qui ne se réduit pas à la lutte contre le capitalisme, bien que l’un et l’autre se nourrissent mutuellement.
Porteuse d’aspirations égalitaires et libertaires qui dépassent la seule lutte des classes, l’émancipation de chaque individu n’est pas, pour nous, une perspective secondaire. Loin de les opposer, nous affirmons que la lutte pour la liberté individuelle ne peut avancer sans le concours des luttes collectives.
Nous privilégions de façon générale les mouvements sociaux comme instruments de changement et d’action sur la réalité. En matière d’antifascisme, ils peuvent avoir un rôle essentiel d’endiguement et d’alternative.
Nous nous plaçons résolument du côté des peuples, contre tous les impérialismes, qu’ils soient mondiaux ou régionaux. Nous militons pour l’abolition du pillage commercial qui ruine les pays du Sud, et pour la liberté de circulation et d’installation des travailleurs et travailleuses.
Seules les luttes directes menées à la base peuvent imposer de véritables transformations contraires aux intérêts capitalistes. Nous opposons une stratégie de luttes sociales motrices des changements à la stratégie social-démocrate de transformations opérées depuis les institutions étatiques par les partis politiques.
Nous promouvons tout le répertoire d’actions du syndicalisme révolutionnaire – grève, boycott, sabotage ouvrier, blocage – y compris leurs formes nouvelles et réinventées, dès lors qu’elles reposent sur l’action directe des travailleuses et des travailleurs.
L’avènement d’une société libertaire ne signifierait pas la fin de l’histoire et l’instauration d’un « paradis terrestre » ; des rapports de domination pourraient subsister ou ressurgir. Il demeurera important de mettre en avant des valeurs, de continuer à interroger des fonctionnements, des pratiques, et probablement de mener des luttes.
L’utopie peut avoir une incidence décisive sur les mouvements sociaux. En stimulant l’imagination collective, elle alimente les luttes immédiates, tant dans leurs formes que dans leurs objectifs, et elle peut donner force et crédit à nos luttes en explorant les possibilités d’une société alternative. L’imaginaire est nécessaire pour transformer les réalités.
La révolution n’est due ni uniquement à une maturation idéologique, ni uniquement à des conditions économiques « objectives ». Elle peut survenir au terme d’une dynamique fondée sur des pratiques sociales qui permettent une prise de conscience collective et l’émergence d’un projet de société partagé de plus en plus largement.
Notre conception du socialisme n’est pas le fruit d’une élaboration extérieure aux luttes du prolétariat. Nous affirmons au contraire que ce sont les travailleuses et les travailleurs elles et eux-mêmes qui ont inventé les bases d’une société alternative au capitalisme, à travers leurs luttes et notamment dans les périodes révolutionnaires.
Le bilan des socialismes d’État, sous leurs diverses formes, est globalement négatif. Historiquement, le socialisme d’État a servi d’arme contre le socialisme élaboré par les travailleuses et travailleurs : gestion des crises par la social-démocratie, édification d’un capitalisme « patriote » par le nationalisme de gauche et d’un capitalisme bureaucratique d’État par le léninisme, puis le stalinisme et le maoïsme.
Contrairement au capitalisme prédateur, incapable de stopper sa fuite en avant destructrice pour la planète, le communisme libertaire peut réaliser l’équilibre entre les capacités productives, les besoins de la population et les capacités de la biosphère.
L’UCL est une fédération autogérée, placée sous la responsabilité collective de l’ensemble de ses militantes et militants. Sans nier la nécessité et l’importance des activités de coordination et d’animation de l’organisation, nous cherchons à établir un cadre de débat et d’intervention horizontal et décentralisé.
Nous sommes partisan
es de l’auto-organisation et de la démocratie directe, rétifs et rétives en cela au culte de l’unanimité comme à un spontanéisme sommaire. Nous savons que ces préoccupations peuvent rencontrer celles d’autres « écoles » du socialisme.In English
The Manifesto of the Libertarian Communist Union is the common basis for the entire organization, adopted during the unification congress of AL and the CGA, from June 8 to 10, 2019, in Allier. People who want to join (…)