Diversité des tactiques : A Rennes, on danse la valse à quatre temps !




Dans un mouvement large, il y a des fractions déterminées et d’autres plus frileuses. Le tout est qu’elles acceptent la diversité des tactiques et restent solidaires face à l’adversaire commun. A Rennes, illustration en quatre temps.


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1. La manif ! En premier lieu, les manifs ont été celles de la jeunesse. Les syndicats sont entrés mollement dans la danse. Résultat, assez vite les manifs se sont déroulées en deux temps  : d’abord le défilé unitaire classique  ; puis, pour la fraction la plus déterminée, un redémarrage de la manif avec action à la clef.

2. L’espace public ! La confiscation de l’espace public par la mairie et par la préfecture est indéniablement un point de cristallisation de la dynamique interprofessionnelle à Rennes. En réaction, le 1er Mai, le mouvement a investi la Maison du peuple, lieu historique du syndicalisme rennais, sacrifié sur l’autel de la gentrification. Cette occupation, bien que de courte durée, a été soutenue et investie par les syndicats à différents degrés. Soutien formel mais affiché de la CGT et de FO, participation active de Solidaires, de la CNT et du SLB.

3. L’action ! L’entrée dans la danse des routiers a contribué au décloisonnement. Les piquets ont été l’occasion d’échanges et de rencontres. De multiples initiatives ont vu le jour, parfois conjointes, parfois non. Mais il faut souligner que la force de ce mouvement à Rennes a été l’acceptation, par toutes ses composantes, de sa diversité. Ainsi l’intersyndicale s’est progressivement ouverte aux syndicats « non représentatifs » jusque-là écartés, mais aussi aux structures plus informelles comme l’AG interpro ou la Coordination des intermittents et précaires.

4. La répression ! L’acceptation de la nécessaire diversité des tactiques dans un mouvement social s’est aussi révélée dans le soutien aux inculpés, quels que soient les chefs d’accusation, et dans la création d’un collectif rassemblant de façon très large organisations politiques, syndicats et associations, dénonçant d’une seule voix la criminalisation du militantisme.


Mathilde (AL Rennes)

 
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