Education : La pédagogie féministe contre les violences




La pédagogie féministe a développé des pratiques pour aider les élèves filles à faire face aux violences à l’école et hors de l’école.

L’école a été caractérisée par le philosophe Michel Foucault comme une institution disciplinaire. Cela conduit à considérer l’école comme un espace où les relations de violence s’exacerbent : microviolence entre enseignants, enseignantes et élèves, violences entre pairs. Les filles, plus encore que les garçons, souffrent des violences entre pairs dans le cadre scolaire. Mais ces violences scolaires sexuées ne sont qu’un aspect d’un continuum de violences sexistes plus générales dans la société qui vont de la remarque sexiste à la violence physique et sexuelle, pouvant aboutir au décès des victimes.

La pédagogie féministe a été en particulier développée en Amérique du Nord, mais également en Espagne, par exemple. Il faudrait d’ailleurs plus justement parler des pédagogies féministes car celle-ci regroupe différents courants.

Elles se proposent d’agir à différents niveaux contre les violences sexuées. Cela peut passer en particulier par un travail de conscientisation. Celui-ci s’effectue par une analyse sociologique de ces actes : connaissance des violences sexuelles, conjugales, du cybersexisme ou encore des violences dans la salle de classe.

Un deuxième aspect peut porter sur un travail qui vise à déconstruire les stéréotypes de genre dans la société et le curriculum caché de genre à l’école. Il s’agit par exemple de déconstruire les formes de masculinité hégémonique qui peuvent favoriser la violence à l’égard des femmes, des personnes homosexuelles ou transgenres.

Empowerment des filles

Une troisième dimension de ce travail peut consister à agir sur le climat de classe de manière à le rendre plus inclusif, bienveillant et « safe ». En s’appuyant sur le care, les enseignants et enseignantes mettent en œuvre un cadre dans lequel les propos et les comportements sexistes ne sont pas tolérés. Elles mettent en œuvre des pratiques qui favorisent la prise de parole des filles comme l’existence d’une double liste dans les tours de parole. Elles visent à éviter la constitution d’une langue macho dans la salle de classe, comme par exemple le fait que les garçons interrompent les filles lorsqu’elles prennent la parole.

Une quatrième dimension consiste à favoriser l’empowerment des filles en leurs permettant de pratiquer des activités généralement accaparées par les garçons, comme le football dans la cours de récréation ou, par exemple, en les entraînant prendre la parole dans un groupe majoritairement masculin.

Certaines approches de la pédagogie féministe ont par exemple suscité des critiques. Par exemple, le fait de demander aux enseignantes et enseignants, majoritairement des femmes, d’avoir une attitude bienveillante, s’appuyant sur le care, a pu être considéré comme contribuant à les enfermer dans un stéréotype genré de l’enseignante femme.

Irène (amie d’AL)

 
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