International

Contre la guerre au Kurdistan irakien, contre la traîtrise du PDK




Le Kurdistan irakien est désormais encerclé.
Il est encerclé autant par son ennemi de toujours, la Turquie d’Erdogan qui le tient au nord, que par ceux qui devraient être ses amis, le PDK de Massoud Barzani, au sud.

Celui-ci, dans une stratégie dictée à l’évidence par Ankara, vient d’interdire l’entrée du pays à une délégation européenne, venue observer les preuves des crimes de guerre turcs – bombardements au phosphore blanc, moissons détruites, forêts arrachées, cours d’eau dérivés, activation de cellules jihadistes pilotées par Erdogan et chargées de maintenir une pression constante sur les populations et les forces d’autodéfense kurdes du PKK, YPG, YPJ.

Non content d’interdire son sol aux observateurs européens, le PDK de Barzani multiplie depuis jeudi 11 juin, les accusations mensongères sur cette délégation, la prétendant à la solde du PKK, et coupable de vouloir déstabiliser la région.


Lire aussi l’ouvrage collectif : « Kurdistan, autogestion, révolution »


Entre les jihadistes d’Erdogan, les soi-disant « forces spéciales » de Barzani, faux peshmergas mais vrais mercenaires, et enfin, l’armée turque entrée de 50 km à l’intérieur des frontières irakiennes, il semble évident qu’Erdogan veut la fin de l’expérience révolutionnaire dan le nord du Kurdistan irakien, autant que celle du Rojava. Son délire de Grande Turquie passe par la destruction pure et simple de la résistance kurde.

Des militant.es de l’UCL faisaient partie de la délégation d’observateurs à Erbil. A peine sorti.es de l’avion, Ils et elles ont été interrogé.es, puis renvoyé.es vers Paris, tout comme les dizaines d’officiel.les, élu.es, militant.es, journalistes de plus de 10 pays, également refoulés dès leur arrivée. Il faut ajouter à ce nombre, 25 délégués prêts à partir de Düsseldorf, empêchés même de quitter l’Allemagne. L’ombre d’Erdogan s’étend jusqu’à Berlin, Paris, Bruxelles…

Pendant ce temps, il n’y a guère que 20% de la population du Kurdistan irakien qui soutienne vraiment Barzani. Corruption, collaboration insolente avec la Turquie, fonctionnaires non payés depuis des mois, agitation et manifestations à Erbil, Souleymaniye… le PDK commence à être sérieusement malmené. Plus au sud, Baghdad dénonce l’entrée parfaitement illégale de la Turquie sur son territoire, l’assimilant franchement à une invasion.

Etrangér.es refoulés, communication de criminalisation et de diffamation, la tentative d’étouffer la solidarité internationale s’éclaire évidemment tout autrement à la lumière de la collaboration du PDK avec l’envahisseur turc.
C’est pourquoi il faut entièrement réviser, requalifier la manière dont est perçue la position du PKK, des YPJ et YPG au niveau international pour ce qu’elle est vraiment : le seul rempart contre la résurgence de Daech dans toute la région, et contre l’impérialisme brutal d’Erdogan.

Loin d’être l’organisation terroriste que les occidentaux s’acharnent à maintenir sur les listes du Conseil européen, les YPJ, les YPG et le PKK, sont les seules forces à oser tenir tête à l’ogre turc, depuis l’intérieur de la Turquie, en Syrie et en Irak.

Les Européens ont bien rapidement oublié que c’est la résistance kurde à Kobanê, Raqqa, Ifrân... et sa victoire finale sur le califat islamiste qui a empêché qu’une explosion d’attentats n’ensanglante davantage l’Europe. Il serait temps qu’ils montrent leur gratitude :

  • En soutenant la résistance kurde dans le nord de l’Irak et au Rojava par tous les moyens.
  • En dénonçant l’illégalité des prétentions turques sur la région, la collaboration du PDK, la collusion des pays de l’UE.
  • En faisant pression pour que des observateurs puissent vérifier l’étendue des crimes de guerre turcs et saisir les instances juridiques internationales sur l’illégalité de la présence turque en Irak.
  • En réclamant que le PKK soit enlevé de la liste des organisations terroristes.

Pour notre part, militants et militantes de l’UCL, nous soutenons pleinement la résistance kurde en Syrie, en Irak et en Turquie, contre Erdogan et ses auxiliaires jihadistes, et contre la collaboration de Barzani avec l’envahisseur turc.

Révolution sociale et libertaire, solidarité internationaliste


Les militant.es d’UCL membres de la délégation, le 13 juin 2021

 
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