Syndicalisme : Passeport pour le réseau Visa




Le Front national et l’extrême droite tentent de plus en plus de se présenter comme les défenseurs des travailleurs. Pour lutter contre le fascisme sur le terrain du monde du travail, il existe un outil, le réseau Visa (Vigilance et Initiatives syndicales antifascistes). Mode d’emploi pour savoir en user sans modération.

Visa, qui regroupe des militants et militantes issus de différents syndicats (FSU, CGT, Solidaires, CFDT, FO), œuvre depuis 1996 contre l’extrême droite dans le monde du travail. L’association est issue de la commission syndicale de Ras l’Front, notamment suite à une première offensive « syndicale » du Front national qui a alors tenté de créer des syndicats estampillés FN  [1]. À l’époque, la contre-offensive syndicale a réussi à déjouer cette stratégie d’implantation.

Veille, analyse, action

Depuis, le FN n’a fait qu’accentuer son discours soi-disant «  social  ». Face à lui, le réseau Visa s’est livré avec constance à un travail de veille et d’analyse, notamment grâce à son site Internet  [2], dont l’exergue est claire  : « il appartient aux syndicats de porter les luttes contre le fascisme et l’idéologie d’extrême droite ». Une lettre électronique mensuelle permet d’informer les abonné-e-s du travail de l’association.

Visa a aussi édité des brochures  : FN, le pire ennemi des salarié-e-s, et, en février 2012, Contre le programme du FN, un argumentaire syndical, diffusées massivement au sein des syndicats qui en ont fait la commande. Une nouvelle brochure est en préparation, à l’approche des municipales de 2014. Pour cela, Visa a lancé un appel à témoignages aux syndicalistes, élu-e-s, citoyens, confronté-e-s aux élu-e-s ou candidats FN, qui pourraient expliquer ce que représenterait concrètement leur implantation dans les villes en matière de politique culturelle, éducative, sanitaire, sociale, budgétaire, etc.

Le réseau, qui a initié fin 2010 un Appel de syndicalistes contre la politique xénophobe du gouvernement et les idées du Front national, signé par plusieurs milliers de personnes, organise régulièrement des journées de débats. La dernière a ainsi permis de lancer le réseau Conex (Coordination nationale contre l’extrême droite), structure unitaire antifasciste rassemblant à présent une vingtaine d’associations et de collectifs antifascistes locaux. Cette dernière a fait sa première apparition publique lors de la manifestation antifasciste parisienne du 23 juin suite à l’assassinat de Clément Méric.

Interventions syndicales

Surtout, Visa intervient régulièrement à l’invitation de syndicats dans leurs réunions nationales ou locales afin de sensibiliser les militants et militantes à l’importance du combat antifasciste. C’est également dans cette logique que Visa propose des journées de formation aux équipes syndicales souhaitant s’outiller efficacement. Au programme, les thèmes suivants : historique et actualité de l’extrême droite, son rapport au monde du travail, décryptage du programme économique et social du FN, comment combattre syndicalement l’extrême droite...

Il est crucial d’impliquer les syndicats dans le combat antifasciste et de renforcer l’outil Visa, en y faisant adhérer les structures syndicales, en commandant le matériel Visa existant pour le diffuser, en organisant débats et formations. Sans oublier la meilleure réponse contre le fascisme : les solidarités de classe, notamment entre Français et étrangers, et les luttes sociales, pour gagner !

Gabriel L (AL Paris Nord-Est)

[1Voir Informations syndicales antifascistes, Le Front national au travail, Syllepse, 2003.

 
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