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Ecologie : Après la COP21, aucun changement à l’horizon




L’accord sur le climat qui est sorti de la COP21 n’est « historique » que pour ceux qui croient encore aux promesses des gouvernements. Car derrière les grandes déclarations symboliques, il n’instaure aucun engagement concret pour la baisse des émissions de gaz à effet de serre, et maintient la porte grande ouverte pour le capitalisme soi-disant « vert » qui continue de ravager la planète.

L’accord de Paris : un accord complètement creux

La nouvelle « limite » de 1,5°C fixée au réchauffement climatique,
présentée comme le grand succès des négociations, n’est en fait qu’une
manœuvre diplomatique visant à calmer la société civile et les pays les
plus menacés par les catastrophes climatiques à venir. Car pour l’instant,
les engagements des États sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre mènent à un réchauffement de 3°C pour la fin du siècle !

L’accord invite donc les États à proposer rapidement des engagements plus ambitieux… sinon quoi ? Sinon rien ! Car aucune sanction n’est prévue en cas de non respect des engagements. Mais rassurez-vous, un nouveau groupe d’ « experts » veillera à la transparence du processus et analysera pour nous les « progrès » des États ! Ouf, nous sommes sauvés...


Après la COP21 aucun changement à l’horizon - tract

Bien sûr, le lobbying des multinationales aidant, l’accord ne dit rien sur le nécessaire abandon des énergies fossiles, ou sur la responsabilité de l’agriculture industrielle dans la catastrophe écologique. Quant à évoquer ne serait-ce qu’une légère critique du culte de la croissance et de la folie productiviste, alors là ne rêvons pas.

Vive la croissance verte !

En fait, l’accord est un nouveau triomphe du néolibéralisme : chaque État fait comme bon lui semble pour atteindre ces beaux objectifs, ce qui signifie aujourd’hui, en gros, à « laissons faire le secteur privé » ! Privatisons, envoyons des « signaux » aux marchés, encourageons la « compensation » (on plante un arbre tout en continuant à brûler du pétrole), développons les énergies renouvelables à tire-larigot… Et faisons confiance à cette « croissance verte » pour sauver la planète, et créer des millions d’emploi au passage !

Mais derrière ces discours, les même logiques d’exploitation forcenée
de la nature perdurent, voir s’aggravent, par exemple avec la gestion industrielle des forêts pour produire de l’électricité à base de biomasse soi disant renouvelable. Non, soyons sérieux, aucune logique de « croissance » ne pourra prétendre résoudre les problèmes climatiques et écologiques en général. Il n’y a qu’une solution, c’est de limiter notre consommation d’énergie, de ressources, et donc de biens matériels, de transport, de gadgets, etc. Mais cela revient à limiter les profits des capitalistes, ce qui leur est évidemment insupportable.

L’écologie à la baguette

En fait, ce qu’a surtout montré la COP21, c’est que l’écologie va être un prétexte, tout comme la lutte anti-terroriste, pour renforcer l’autorité de l’État. L’interdiction des manifestations pendant le sommet, les arrestations massives et l’assignation à résidence de militant-e-s écolo, l’ont laissé entrevoir. Car à mesure que le climat se détraque (le mois de décembre a été riche en « anomalies » : températures, tornades, incendies, inondations), les problèmes sociaux et économiques vont s’intensifier, ainsi que la contestation contre l’hypocrisie et l’inaction des gouvernements.

Les dirigeants voudront donc renforcer la logique autoritaire et sécuritaire pour « maintenir l’ordre » et « gérer » le chaos climatique qu’ils auront créé. Sauf si nous les foutons dehors d’ici là !


 
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