Le 8 mars, journée internationale des femmes




Tous les ans, institutions, médias et politiques « célèbrent » la journée internationale des femmes, alors que les féministes peinent à faire entendre que cette journée est une journée de lutte, qu’elle est là pour rappeler toutes les inégalités, toutes les violences, toutes les oppressions du système patriarcal et à rendre visible les luttes des femmes.

Colloques, articles, déclarations d’intention vont se succéder durant le week-end précédant le 8 mars. Et le dossier sera refermé pour l’année.

Rappelons que le patriarcat est le système dans lequel nous vivons tous les jours, et que le combat pour l’abattre, c’est tous les jours aussi.

L’origine de la journée internationale des femmes

C’est Clara Zetkin qui en a proposé l’idée, en 1910, au Congrès international de la deuxième Internationale à Copenhague. On souhaite alors rassembler les femmes derrières les socialistes pour contrer les soi-disant féministes « bourgeoises ». C’est pourquoi cette fête a été célébrée, pendant longtemps, dans la sphère d’influence des partis communistes. Ce qu’on ignore toutefois, c’est que cette suggestion de Clara Zetkin s’inspirait d’une initiative américaine en faveur d’un « Women’s Day » dans les milieux socialistes, afin de stimuler la participation de ces derniers à la lutte pour le vote des femmes.

De fait, la première Journée internationale des femmes a été célébrée le 3 mai 1908, à Chicago. Mais l’origine véritablement « féministe » de cette journée dédiée aux femmes a été occultée par le sexisme patent des mouvements socialistes. Lénine a choisi la date du 8 mars, en 1921, pour commémorer une grève des ouvrières à Saint-Pétersbourg en 1917, grève qui a déclenché la révolution de février, elle-même prélude de la Révolution d’octobre en Russie.

La Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et les violences (qui a vu sa première édition en 2000) lance une nouvelle initiative en 2005 avec deux supports : la Charte mondiale des femmes pour l’humanité, adoptée à Kigali en décembre 2004, et un patchwork qui sera assemblé au fur et a mesure des 58 pays traversés.

Le 8 mars aura lieu le lancement de la marche au Brésil et dans tous les pays ; en France, une manifestation est organisée conjointement par le comité d’organisation de la marche et par le CNDF (Collectif national droit des femmes). Cette marche aura lieu le 8 mars en soirée, dans les quartiers nord de Paris.

Le 8 mars en France

Entre le 8 mars et le 17 octobre, il y aura une marche relais dans 58 pays. L’initiative européenne de la marche aura lieu les 28 et 29 mai à Marseille avec forums, manifestation (le samedi après-midi) et concert (le samedi soir).

Les thèmes des débats seront : Europe et droits des femmes ; Travail/précarité ; Femmes migrantes ; Sexualité et droit de choisir ; Paix et conflits ; Violences faites aux femmes.

Le 7 octobre, dans le cadre de la journée mondiale contre la pauvreté, la marche relais arrivera à Ouagadougou au Burkina Faso.

Le même jour, à midi, une heure de solidarité féministe mondiale (manifestation à organiser dans tous les pays).

Il y aura également un cortège femmes dans le pôle « mouvement social » de la manifestation du 19 Mars à Bruxelles, décidée au Forum social européen de Londres. Les deux autres pôles sont « Confédération européenne des syndicats » (sic !) et « jeunes ».

Après les « 6 heures contre les violences » et la manifestation contre les violences et pour une loi-cadre, le travail continue.

Un groupe s’est constitué au sein du CNDF pour travailler sur un projet de loi-cadre. Et le colloque « Alternatives féministes » est toujours en préparation. Même si des incertitudes pèsent sur sa date, cette initiative était à l’origine prévue les 19 et 20 mars.

Pourquoi lutter encore ?

La journée du 8 mars peut être l’occasion de rappeler que [1] :
 Plus de 40% des filles de 15 à 19 ans sont mariées en Afghanistan ;
 59% des femmes japonaises déclarent avoir subi des violences de la part d’un proche ;
 En 1999, aux USA, 23 femmes ont été assassinées chaque semaine par un intime ;
 L’avortement est illégal en Irlande ;
 En Inde, il y a 92,7 filles pour 100 garçons de 0 à 6 ans (norme : 105 filles pour 100 garçons) ;
 34% des femmes de 15 à 24 ans du Botswana sont séropositives, contre 16% des hommes ;
 81% des fillettes de 10 ans aux USA ont peur de grossir et 42% des préadolescentes souhaitent maigrir ;
 Plus de 50% des femmes et jeunes filles de Mauritanie ont subi des mutilations génitales ;
 8200 viols sont déclarés chaque année à la police en France ;
 92% des femmes du Niger sont analphabètes ;
 Au Koweït, les femmes n’ont pas le droit de vote ;
 En France les femmes travaillant à temps plein en France touchent 82% du salaire des hommes.

Christine

[1Sources : Atlas des femmes dans le monde.

 
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