Droit à l’avortement : Les femmes du monde avec les Espagnoles




Nous sommes 40 000 à être descendu-e-s dans les rues en France (dont 30 000 à Paris), le 1er février dernier, en soutien aux Espagnoles qui se battent pour défendre le droit à l’avortement remis en cause par le gouvernement Rajoy.

De nombreuses villes se sont mobilisées contre le projet de loi rétrograde qui menace l’avortement en Espagne (voir Alternative libertaire de février)  : Marseille, Toulouse, Caen, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Bourg-en-Bresse, Albi, Lille, Saint-Brieuc… Mais c’est aussi à l’échelle européenne et internationale que la solidarité s’est faite sentir à travers des rassemblements ou des manifestations à Bruxelles, Lisbonne,
Londres, Dublin, Rome, Rabat.

À Lausanne et Genève également, puisque les Suisses étaient appelé-e-s à voter le même jour que la votation contre l’immigration, le 9 février, sur un texte soumis par la très conservatrice Union démocratique du centre, pour le déremboursement de l’IVG .
Cette initiative a heureusement été rejetée.

Solidarité à la base

En Espagne, il y eut des dizaines de milliers de manifestantes dans tout le pays  : à Madrid, à Bilbao, à Murcia, à Valladolid, à Alicante, à Barcelone… Et la lutte continue, plus forte que jamais, entre le travail de coordination des différents groupes féministes, les différents rassemblements, les occupations d’églises (telle la Sagrada Familia à Barcelone) et la préparation d’un 8 mars combatif. Il s’agit de ne pas laisser passer ces offensives contre le droit des femmes à décider pour elles-mêmes.

Le 8 mars a été choisi comme la prochaine étape dans cette mobilisation pour le droit des femmes à disposer de leurs corps mais il ne s’agit pas de se contenter d’une énième manifestation sans perspective. Il faut créer des véritables réseaux de solidarités européennes avec les Espagnoles mais aussi avec les Polonaises, les Irlandaises, les Maltaises et les Chypriotes qui ont face à elles des États leur déniant le droit d’avorter. Une solidarité qui doit se construire par le bas car un féminisme des lobbys et antidémocratique tel celui prôné par le CNDF est incompatible avec notre
projet libertaire et féministe.

Féminisme démocratique

Nous arracherons nos droits par la lutte et nous n’irons pas mendier aux puissants qui nous gouvernent. Car c’est le système capitaliste et son discours de crise qui vont à l’encontre de notre droit à disposer de notre corps : fermeture des centres IVG, coupes budgétaires qui rendent la distribution de la pilule plus difficile à mettre en place par les associations espagnoles.

Il s’agit de se mobiliser en partant de la base afin de reconstruire un mouvement féministe combatif et libéré de la pesanteur antidémocratique des associations institutionnelles. À Paris, des collectifs et associations féministes essaient de créer des cadres plus démocratiques et plus combatifs, voyons voir ce que ça donne…

Mylène (AL Paris Nord-Est)

 
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