politique

L’état de la censure : pression policière contre Indymedia




Les sites web Indymedia Grenoble et Nantes ont reçu un ultimatum au nom de l’antiterrorisme. C’est une inadmissible atteinte à la liberté d’informer.

Jeudi 21 septembre, un message revendiquant l’incendie d’un hangar de la gendarmerie de Grenoble a été publié sur les sites d’information web participatifs Indymedia Grenoble et Indymedia Nantes. Quelques heures plus tard, ces deux sites étaient contactés par un service du Ministère de l’Intérieur, l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) qui leur a laissé le « choix » suivant :
* retirer ce message de « provocation à des actes de terrorisme ou apologie de tels actes » ;
* laisser le message et être bloqués et déréférencés.

Censurer le message ou être totalement censurés, donc.

Les deux plateformes ont dû céder à la menace et ont retiré le message de revendication, non sans publier à leur tour des communiqués de protestation [1].

Avec l’absurdité d’une telle censure : le message de revendication a entre-temps été reproduit et diffusé largement par des « médias grand public » tels que le Dauphiné Libéré qui eux n’ont pas été inquiétés [2], Alternative Libertaire dénonce l’entrave flagrante à la liberté d’informer opérée par le Ministère de l’Intérieur.

Soutenir Indymedia aujourd’hui n’est pas cautionner l’incendie. Il s’agit de refuser la banalisation de la censure actuellement imposée en France et dans le reste de l’Europe. Ont également été frappés récemment, Indymedia Linksuten en Allemagne [3] et des sites indépendantistes catalans [4], au nom de la « lutte contre le terrorisme islamiste ».

Comme le disent Indymedia Grenoble et Nantes : « ce qui nous touche aujourd’hui, c’est ce qui peut toucher tous les autres médias dans les temps à venir ».

Alternative libertaire, le 1er octobre 2017

 
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