Syndicalisme

Conférence du RSISL : Syndicalistes du monde contre l’impérialisme russe




L’antimilitarisme et le soutien au peuple ukrainien étaient au cœur de la 4e rencontre du Réseau syndical international de solidarité et de luttes (RSISL), à Dijon, du 21 au 24 avril.

Environ 200 déléguées de syndicats des Amériques, d’Afrique, d’Asie et d’Europe ont assisté à la 4e conférence du RSISL. Créé en 2013, il s’agit d’une coordination d’organisations qui se reconnaissent dans un syndicalisme « combatif, de luttes et démocratique, autonome, indépendant des patrons et des gouvernements, anticapitaliste, féministe, écologiste, internationaliste, construisant le changement par les luttes collectives, combattant toutes les formes d’oppression (machisme, racisme, homophobie, xénophobie, etc.) ». Le RSISL est coanimé par la CSP-Conlutas (Brésil), la CGT (État espagnol, anarcho-syndicaliste), la CUB (Italie) et l’Union syndicale Solidaires (France).

En France, outre Solidaires, la CNT-SO et la tendance intersyndicale Émancipation en sont membres. Son manifeste a été actualisé et validé à l’unanimité. Auparavant, les délégations avaient travaillé sur des thèmes transverses : féminisme, autogestion et contrôle ouvrier, migrations, répression des mouvements sociaux et colonialisme. Le travail sectoriel (ferroviaire, éducation, santé, centres d’appels, industrie, commerce, fonction publique, banques, poste, etc.) a pris une large place : comme pour toute activité syndicale, il cimente l’ensemble et permet des solidarités interpro reposant sur un ancrage réel dans les entreprises et services.

Convoi syndical de solidarité

Un moment fort a été l’échange avec une militante syndicale ukrainienne. Il a renforcé la détermination à soutenir la résistance contre la guerre du régime de Poutine.

Le RSISL a ainsi adopté une motion à l’adresse des syndicalistes d’Ukraine : « La guerre contre l’Ukraine a commencé il y a plus d’un mois et, avant tout, nous voulons transmettre notre soutien et notre solidarité au peuple ukrainien et à sa résistance. Nous défendons leur pleine souveraineté et le droit des peuples à l’autodétermination. [...] Inscrite dans la suite des politiques des blocs impérialistes (États-Unis, Russie, Chine, Otan…), cette agression criminelle a pour coupable le régime de Poutine et ses généraux. Cette invasion, menée par une puissance nucléaire, a provoqué une colossale crise humanitaire, des millions de réfugié∙es, la destruction du territoire et des milliers de morts [...] Pour mettre fin à la guerre, pour la paix, il faut imposer le retrait des troupes russes de l’Ukraine. En tant que travailleuses et travailleurs, nous répondons selon nos possibilités aux besoins exprimés par nos camarades syndicalistes des pays concernés. » C’était le sens du convoi du RSISL parti le 29 avril en Ukraine pour apporter sa solidarité.

Une seconde motion a élargi la question, en s’opposant plus largement au militarisme, et en prônant le désarmement : « Pour la paix dans le monde, les solutions ne viendront pas de l’augmentation des budgets militaires des États ni de la fabrication d’armes nucléaires. […] L’exigence historique de dissolution des blocs militaires demeurent : nous disions non au Pacte de Varsovie et à l’Otan. Nous disons non à l’Otan et à l’OTSC ! L’objection de conscience et le refus de ­servir les armées sont des droits inaliénables. […] Nous refusons l’augmentation des dépenses militaires, de la production et du commerce des armes […] Le rôle de l’impérialisme russe dans la guerre menée aujourd’hui en Ukraine (et ailleurs dans le monde auparavant) ne nous fait pas oublier celui d’autres impérialismes, dans d’autres guerres, d’autres attaques envers des peuples. A commencer par l’impérialisme américain que nous avons dénoncé à de très nombreuses reprises et que nous continuerons de combattre. […] »

Christian (Banlieue sud-est)

 
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