En direct du congrès CGT : Martinez donne le change (jour 5)
Dernière journée du congrès CGT. Volonté de tourner la page de l’affaire Lepaon, mais l’équivoque demeure. La « grève reconductible » revient dans le discours de clôture, très applaudi. Un rendu sur le vif, au jour le jour, par le blog Communisteslibertairescgt.org.
Courte séance ce vendredi matin, pour la 5e et ultime journée du congrès confédéral. La commission exécutive confédérale (CEC) est élue très largement (entre 84 et 97%), ce qui pourrait surprendre après les votes des résolutions et la tension dans les débats. Il est probable que, ce faisant, la majorité des syndicats expriment leur désir de tourner la page de la crise de direction ouverte par l’affaire Lepaon.
Probable aussi que le compromis imposé par la direction confédérale sur le thème de la « grève reconductible mise en débat » soit, in fine, apprécié comme une petite victoire par l’aile la plus combative, et comme une prudence raisonnable par l’aile la plus pessimiste.
- Lire aussi : « 51e congrès de la CGT : Sortie de crise morale et stratégique ? », Alternative libertaire de mars 2016
Ce n’est qu’après le vote, tout un symbole de l’opacité qui a régné sur la CEC, qu’un petit film de présentation des élus est projeté ! Rappelons que l’ouverture aux délégués de la commission des candidatures avait été refusée ; que seule la fédération de la Santé a mené bataille pour son candidat non retenu (mais sans aucune explication politique).
Aucune explication ni aucun débat sur l’éviction de plusieurs membres sortants, dont Denis Lalys, dont la candidature, maintenue, réalise tout de même plus de 50.000 voix. Aucun débat non plus autour de la candidature non retenue de la fédé des Finances qui obtient néanmoins 11.000 voix. Où sont les divergences politiques et ou personnelles qui expliquent ces choix ? Cette façon de faire ne peut plus durer.
« C’est un joli nom camarade »
Encore une histoire de chanson qui finit mal : la chanson de Jean Ferrat, Camarade, critique cryptée de l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Armée rouge en 1968, accompagne joliment le défilé des photos pour l’hommage aux sortants de la CEC. Après les beaux passages lyriques « C’est un joli nom camarade, c’est un joli nom tu sais »... arrivent les vers critiques : « Que venez vous faire, camarades, que venez vous faire ici, ce fut à 5 heures dans Prague que l’horizon s’obscurcit. » Rassurez-vous, c’est sur « Prague » que le disque fut stoppé dans une urgence mal contrôlée !
La conclusion par Martinez est sans surprise un résumé du congrès, sauf qu’il finit par sourire, juste une fois, quand le nom de Gattaz, le patron du Medef, est copieusement sifflé par la salle. Qu’il n’hésite pas à recommencer ! Sourire lui va bien aussi. Il s’est réjouit de la franchise des débats en rejetant l’idée d’une CGT monolithique, rappelé les rendez-vous pour Air France et les Goodyear, réaffirmé l’exigence de retrait du projet de loi El Khomri et la mise en débat dans les assemblées générales de la grève reconductible. Ovation.
Pour finir, le groupe Zabo lance une Marseillaise vibrante, mais (ouf !) c’est pour L’Internationale que la salle, dans une forêt de poings dressés, vibre vraiment.
- Le compte rendu complet à suivre sur le blog Communisteslibertairescgt.org