Édito : L’enjeu de la lutte




Après trois mois de lutte le mouvement des gilets jaunes reste une révolte hétérogène  : les dynamiques selon les régions ne sont pas les mêmes et les formes d’investissement non plus (manifs, actions, ronds-points). Les lignes de fracture politiques qui apparaissent sont donc normales.

Elles reflètent d’abord un certain confusionnisme politique qui trouve ses racines dans les trahisons successives des partis de gauche et dans le recul des collectifs militants
qui donnaient un sens politique à l’expérience sociale de l’exploitation.

Elles reflètent aussi les formes d’investissement militant de natures très diverses qui peuvent influencer les colorations politiques locales du mouvement. Assurément la gauche sociale a, dans sa majorité, mis du temps à rejoindre la mobilisation, ce qui a pu profiter à certains nervis d’extrême droite.

Elles reflètent enfin la structuration progressive d’un mouvement sur des bases démocratiques et sociales (comme en témoigne l’assemblée des assemblées de Commercy) et dont l’opposition avec les fachos et les opportunistes de toutes sortes doit être frontal et sans concession.

Car l’enjeu de la lutte est un enjeu de lutte.
Rien n’est joué dans ce mouvement dont l’issue dépendra d’une possible convergence avec d’autres mobilisations, notamment celles de la jeunesse pour le climat, et de sa capacité à proposer un horizon politique de ralliement clair et ambitieux.

Alternative libertaire, le 18 février 2019

 
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