BNF : Les précaires à la pointe de la grève perlée




À la Bibliothèque nationale de France, on n’en peut plus sous-effectif et du mépris de la direction ! Depuis neuf mois, l’activité est perturbée par une mobilisation qui a ses temps forts chaque samedi, et qui implique particulièrement les collègues en CDD.

Depuis le printemps 2018, les visiteuses et visiteurs du site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France n’ont pas pu rater, presque chaque samedi, le piquet de grève à l’entrée de cet énorme édifice, bien connu à Paris 13e. C’est la « grève des samedis » qui rassemble une soixantaine d’agentes et d’agents, dont beaucoup de précaires.

Cela fait dix ans que le sous-effectif se creuse à la BNF, avec plus de 300 postes supprimés depuis 2009, notamment en catégorie C, chez les magasinières et magasiniers. Le sous-effectif, ça veut dire une dégradation continue des conditions de travail, moins de services aux lecteurs et lectrices… et le retour de contrats ultraprécaires.

Le personnel et l’intersyndicale CGT-SUD-FSU revendiquent le pourvoi des postes manquants par l’appel de toute la liste complémentaire du dernier recrutement direct de magasinières et magasiniers, des passage en CDI pour les CDD dits « sur besoins permanents », et l’arrêt des réorganisations-bricolages qui font croire au public que tout va bien.

Au sein de l’intersyndicale, même si l’unité prévaut, il y a des approches différentes sur la façon de mener la lutte. Parmi les plus investis sont les précaires. Ce sont surtout elles et eux qui, épaulé.es par SUD-Culture, ont lancé cette « grève des samedis » commencée le 26 mai 2018. Piquet bien visible à l’accueil, distribution de tracts, manifestations sur le site, blocage des caisses… Après plusieurs samedis d’action, des prolongations de CDD ont été gagnées et quelques postes créés.

La grève des samedis se poursuit

La direction a néanmoins persévéré dans sa politique agressive. Durant l’été 2018, elle annonce une réorganisation du « service public » pour les personnels, avec une augmentation du nombre de samedis travaillés, le recours à des contrats courts étudiants, des samedis sur heures supplémentaires, un nouveau cycle de travail du mardi au samedi, etc.

Dès la rentrée de septembre, la grève des samedis a donc été relancée. La direction de la BNF, elle, ne répond plus. C’est sous la pression des agentes et agents, et des syndicats qui ont boycotté les instances représentatives du personnel, qu’à l’automne se tiennent cahin-caha de pseudo-négociations. Les autorités de tutelle, interpellées, soit renvoient la balle vers l’établissement, soit expliquent sans sourciller à 200 agentes et agents ayant envahi le conseil d’administration le 29 novembre que c’est désormais l’heure de faire des efforts ! C’est ainsi ? La grève des samedis se poursuit.

Après le mépris, le chantage. La direction a tenté un deal : la titularisation de quelques précaires, en échange d’un abandon de la lutte par toutes et tous les autres. Inacceptable  ! Samedi 16 février se tenait la 27e journée de grève depuis le début du mouvement.

Charline (Amie d’AL)

 
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