Antifascisme

Meeting du RN : L’antifascisme marseillais doit se renforcer




Remonter un collectif antifasciste unitaire en urgence à Marseille pour faire dérailler le meeting d’un RN en pleine dédiabolisation. C’était l’ambition. Mais avec la pluie qui s’est abattue le week-end des 2 et 3 mars 2024, l’antifascisme Marseillais en ressort bien douché. Entre les giboulées, quelques arcs-en-ciel... annonciateurs de printemps ?

On se souvient de la « chasse au Zemmour » et de ses images désastreuses pour le candidat fasciste. Cette fois-ci, le RN a préféré organiser un meeting en intérieur et à distance des « bastions » antifa. Et même si la « scission » Le Pen / Zemmour a laissé des traces localement, plusieurs milliers de personnes se sont regroupées pour le lancement de la campagne européenne de Bardella.

Les collectifs antifas avaient pourtant lancé un appel unitaire afin d’organiser « une initiative d’ampleur ». Le milieu militant marseillais répond présent, les réunions hebdomadaires s’organisent, les idées fusent, des groupes de travail se montent : une dynamique est lancée. Mais on ne reconstruit pas un cadre unitaire efficace en quelques semaines. Il y a de grands absents.

Côté syndicats, VISA était de la partie, mais une expertise ne remplace pas une réelle implication des forces syndicales. Quelques syndicats sectoriels, issus principalement de Solidaires (éducation, associatif, étudiant...), s’impliquent plus ou moins franchement. Les CNT mettent un orteil mais aucune autre confédération, ou union, n’est de la partie. Des mains ont pourtant été sincèrement tendues.

Côté partis politiques, la situation était similaire. La palme revient aux soc-dem de la majorité municipale qui publient une tribune bourrée d’idéalisme sans parler de la manif. Ces défections ont freiné les capacités d’organisation et ont été particulièrement visibles durant la manifestation.

Sortir de l’entre-soi

Manif à distance du meeting et se voulant quasi « familiale », tractages et collages dans les quartiers populaires, excellents visuels sans fumigènes, journée réussie avec stands, tables rondes et cantines [1], concert (finalement annulé), mini-événements en amont, ateliers banderoles... Parfois non sans peine, la débrouillardise et le volontarisme compensent les manques et globalement l’orga et la logistique suivent. Vient la manif, l’incertitude aura tenue jusqu’à son départ, la météo catastrophique n’aidant pas. Elle regroupera tout de même plus d’un millier de personnes dans une ambiance très dynamique et solidaire. Elle nous mènera dans certains quartiers populaires pour ensuite venir se placer derrière la manif en soutien à la Palestine sur le dernier tiers du parcours.

Mais le dépassement de l’entre-soi plus ou moins radical ne s’est pas produit. Le RN a tenu son meeting. Il y a un constat d’échec. Un travail antifasciste de terrain continue de se reconstruire et se renforcer. Il se fait à la base, dans la rue et dans les boîtes. L’enjeu principal sera de consolider ce qui s’est construit durant tout ce mois et de maintenir et élargir le cadre unitaire à Marseille.

L’UCL aura mouillé la chemise durant la préparation. Nous avons partagé notre expérience militante en évitant de jouer les donneurs de leçons. On pourra regretter une faible intervention durant les tables rondes. Notre cortège lors de la manifestation a été remarqué. Merci aux camarades et sympathisantes, dont certains venus de loin, ayant fait vivre l’antifascisme de notre courant dans la rue !

UCL Marseille

[1Une captation peut être retrouvée sur Primitivi.org : «  Eteindre la flamme  ».

 
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