Théâtre : Arrabal, « La Guerre de mille ans »




« Dieu voit tout, entend tout, sais tout et mélange tout » se surprend à clamer l’enfant avant que ses dernières réticences à devenir ce que l’on attend de lui ne sautent. On pourrait croire à première vue que La Guerre de mille ans, pareille à ce Dieu enfantin, veut tout décrire, tout dénoncer, tout résoudre. Mais à travers la folie d’une prisonnière millénaire qui bricole abstraitement des lapses d’informations radiophoniques, les colle les unes aux autres pour former des tableaux bien loin de ceux dans lesquels nous pensons vivre, une autre réalité apparaît.

Que s’imagine comprendre cette allégorie de la folie à ce qu’elle entend ? Retournons-nous la question : quelle réalité se produit dernière nos désuètes tentatives de réconfort ? Sommes-nous encore capables de nous dire comme ces pantins remontés pour croire que tout va bien, que tous ceux qui veulent réussir ont les mêmes possibilités de faire des études, que plagier Voltaire et Rousseau aide à avaler la merde réactionnaire, ou que la justice lutte contre l’arbitraire et ne fait pas de distinction ? « Quelle débâcle, mes amis, dans toutes les vieilles boîtes à erreurs ! Nous serons balayés dans cette poussière-là, tâchons au moins que ce soit le moins bêtement possible. »

Naïma (AL Paris-Sud)

. D’après La guerre de Mille ans (bella ciao) de Fernando Arrabal.

Compagnie Teatro armado. Du 19 au 24 Juin 2007 tous les soirs à 21h. Réservation au 08 78 20 34 91.

 
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