Polémique sur le genre : Calomnies réactionnaires à l’école




Fin mars, l’association de Farida Belghoul, «  Journées de retrait de l’école  » s’en prenait violemment à une enseignante de maternelle de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire). Cherchant à démontrer sa capacité de nuisance, elle a dû faire face à une riposte et une solidarité immédiates.

Soigneusement orchestrée, la cabale était des plus ignobles qui soient  : une vidéo publiée en ligne le 29 mars sur le site des «  Journées de retrait de l’école  » (JRE) et sur la plateforme YouTube s’attaquait à une enseignante de maternelle de Joué-lès-Tours, l’accusant publiquement d’attouchements sur ses élèves. Pendant plus de dix minutes, la représentante locale de JRE déverse une bouillie haineuse, accumulant les affabulations. La vidéo est postée douze heures après une rencontre avec la directrice de l’école à la demande d’une mère d’élève vraisemblablement manipulée par l’association anti théorie du genre. À l’occasion de cet entretien, JRE avait organisé un rassemblement devant l’école auquel Farida
Belghoul en personne avait fait le déplacement.

Riposte syndicale antifasciste

C’est dire la volonté de «  monter  » une opération de communication autour de cette prétendue affaire, intervenant opportunément la veille d’une des «  journées d’action  » programmée par les JRE le 31 mars.
Le syndicat Sud-Éducation d’Indre-et-Loire prend immédiatement la défense de l’enseignante victime du coup monté des JRE. La défense n’est pas seulement morale : le syndicat demande et obtient de YouTube le retrait de la vidéo incriminée. Les commentaires qui l’accompagnaient courraient sur plusieurs pages et on y relevait des appels au lynchage et des menaces de mort contre l’enseignante. La fédération Sud-Éducation relaye dans la journée le communiqué de son syndicat départemental rappelant que «  c’est dans la plus pure tradition des groupes fascistes que la JRE utilise la diffamation et le mensonge pour appuyer son combat rétrograde et abuser des parents d’élèves  ». La Ferc-CGT apporte également son soutien le 31 mars.

Sud-Éducation 37 interpelle vivement l’administration de
l’éducation nationale qui finit par déposer plainte. Le 18 avril, le collectif Éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire  [1] publie un communiqué de soutien dénonçant la «  longue tradition d’attaques de l’école par l’extrême droite, toujours au premier rang des agressions LGBTphobes et des discours réactionnaires sur les femmes et la famille.  »

Combattre pour l’égalité

Malgré le soutien de Dieudonné et du «  national-socialiste  » Alain Soral, la dernière Journée de retrait de l’école, le 12 mai dernier, a fait un flop. Mais ne sous-estimons pas le danger. Sud-Éducation, dont les équipes assurent un travail de veille sur cette association, a toutefois alerté sur la nouvelle stratégie des JRE  : celle de l’entrisme dans les conseils d’écoles. Loin d’avoir renoncé à son projet, elle l’a adapté et annonce clairement vouloir mettre sous surveillance les enseignantes et enseignants engagé-e-s dans le combat pour l’égalité des droits entre filles et garçons.

Ce sont ces enseignants, au contact des parents, qui ont patiemment déconstruits les fantasmes et les rumeurs véhiculés par les JRE. Bien conscients que derrière cette action, se cache un projet de société profondément inégalitaire et réactionnaire, celui de l’extrême droite fasciste.

Théo Rival (AL Orléans)

[1Collectif qui rassemble la FCPE, la Fep et le Sgen-CFDT, la Ferc-CGT, la FSU, Sud-Éducation, l’Unef, la FIDL et l’UNL

 
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