politique

Antoine libéré mais condamné : ambiance devant la prison de Sequedin




Soulagement, émotion et indignation devant la prison de Sequedin : Antoine est libéré, mais condamné ! Dix mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve : huit mois pour de prétendus « faits de violence », deux mois pour refus de prélèvement ADN.

Des pétards qui crépitent, des chants, des effusions, des fumigènes, le tout arrosé de bière artisanale… En comptant les amis, les camarades et la famille, ce sont au total plusieurs dizaines de personnes qui ont accueilli Antoine, un camarade d’AL Douai-Valenciennes, à sa sortie de prison, après trois semaines d’incarcération. C’était jeudi 9 juin dans la nuit, après plus de huit heures de procès et un verdict rendu dans une ambiance surréaliste, les échos de L’Internationale parvenant depuis la rue.

Après une nuit réparatrice, le camarade a salué ses soutiens : « Merci à celles et ceux qui m’on écrit dans cette maudite taule, merci pour tout le soutien organisé dehors, à ce boulot de fou. Etrange réveil ce matin, le chant des oiseaux, le calme, l’odeur du foin, un grand soleil… Mille merci ! La lucha sigue ! »

Des centaines dans la rue

La veille, durant l’audience, environ 300 personnes s’étaient rassemblées devant le TGI de Lille pour protester contre ce procès inique : la CGT en force, avec l’UD du Nord, plusieurs UL et syndicats, mais aussi SUD-Solidaires, la CNT, la FSU, l’Action antifasciste 59-62, LO, le NPA et bien sûr AL. Une ambiance très unitaire prévalait. Des banderoles réclamant sa libération avaient été accrochées sur plusieurs ponts d’autoroute aux alentours de Lille.

En parallèle, grâce au travail des syndicalistes de l’appel « On bloque tout ! », plus d’une cinquantaine de personnalités, des centaines de militant.e.s et d’organisations en France et dans le monde avaient cosigné un appel de solidarité, publié dans la presse, que l’avocate d’Antoine a pu produire à l’audience, démontrant qu’il était loin d’être isolé.

L’accusation rame et mord

La salle d’audience d’une cinquantaine de places était pleine à craquer. Une membre du bureau confédéral de la CGT ayant assisté à l’audience s’est dite choquée par le véritable « procès politique » auquel elle assistait. En effet, l’accusation a ramé tant qu’elle a pu pendant des heures, tant le dossier était vide (comme un article d’investigation de Mediapart l’a démontré). Les véritables griefs étaient évidents : Antoine a été condamné pour son engagement syndical, et parce qu’il est connu comme militant antifasciste et communiste libertaire.

Au finale, Antoine, est donc condamné à dix mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve : huit mois pour de prétendus « faits de violence », deux mois pour refus de prélèvement ADN. Autre inculpé, François écope de six mois avec sursis.

Rendez-vous le 14 juin !

Antoine et François sont également interdits de manifestation dans le département du Nord pendant deux ans. Priver quelqu’un de son droit de manifester, c’est porter atteinte à ses libertés fondamentales. Comme l’exige l’Union locale CGT de Douai, Antoine doit être rétabli dans ses droits le plus vite possible.

En attendant, rien ne l’empêchera d’être à Paris le 14 juin à Paris, pour la grande manifestation nationale contre la loi Travail !

Guillaume Davranche (AL Montreuil), avec Laurent Esquerre (AL Paris nord-Est) et Eddy (AL Douai)

Photos : AFA NP2C

 
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