Édito : SNCF, un référendum pour quoi ?




L’interfédérale des syndicats de la SNCF organisait une consultation des salarié.es à propos de la réforme ferroviaire. C’est un résultat sans appel  : 94,97 % de contre avec une participation importante de 61,15 %. Mais après  ?

Ce résultat prouve l’impopularité de la réforme parmi les salarié.es du rail. Il démontre également que, malgré le niveau de grévistes relatif, la lutte est parfaitement légitime auprès des salarié.es. Mais ce résultat souligne également les difficultés des stratégies mises en œuvre.

D’une part, le gouvernement de technocrates marcronistes n’a que faire de la popularité
de leur réforme. La terrible répression menée contre les universités en luttes
ou à Notre-Dame-des-Landes souligne la logique mise en œuvre  : des réformes impopulaires imposées par la violence. La légitimité de telle ou telle réforme n’est plus la question puisqu’aujourd’hui seule domine la force. D’autre part, cette stratégie, impulsée par la direction de la CGT, masque mal la principale difficulté du mouvement  : le recul de l’auto-organisation.

Ce recul est en partie provoqué par la stratégie de grève perlée qui ne permet pas aux salarié.es d’impulser leur propre rythme de mobilisation.
La légitimité ne suffit pas face à un tel pouvoir  ! Elle n’est pas une fin. Mais elle doit être un instrument au service du mouvement réel  : celui de la mobilisation des indécis.es, des prudent.es dans l’affrontement social.

Alternative Libertaire, le 31 mai 2018

 
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