Politique de l’emploi : Les chômeurs en marche pour leurs droits




La politique de l’emploi du gouvernement Hollande est d’une hypocrisie abyssale et la gestion de Pôle emploi en est la preuve manifeste. Pour exiger que le gouvernement assume ses responsabilités, une marche des chômeurs traversera la France du 10 juin au 6 juillet.

Hollande ne cesse de le répéter  : la politique prioritaire du gouvernement, c’est l’emploi. Dans un pays en crise, où les grands groupes se délocalisent et licencient à tour de bras pour simplement optimiser des profits déjà totalement indécents, on pourrait s’attendre à un minimum de considération pour les travailleurs jetés à la rue. C’est pourtant tout l’inverse. Pôle emploi est la dernière étape avant la destruction définitive de ce qui est à l’origine une caisse de solidarité des travailleurs – l’Assedic – gérée paritairement par les syndicats et le patronat, et un service public chargé d’accompagner les chômeurs  : l’ANPE. À la suite du recentrage syndical de la CFDT dans les années 1980, l’Assedic tombe entre les mains des organisations patronales, et les conventions Unedic, chargées d’établir les règles d’indemnisation, se font de plus en plus défavorables. C’est aussi à partir de cette période que s’opère lentement l’inversion du statut de chômeur. Les salarié-e-s sont victimes d’un système économique dont ils font les frais et dont ils ne sont en rien responsables.

Criminalisation du travailleur

De victime, le chômeur va devenir responsable de sa situation, sommé de s’expliquer auprès de Pôle emploi, chargé pour sa part de le «  remettre au travail  ». La création de Pôle emploi finit de mettre l’Assedic sous tutelle de l’État et du patronat. On assiste à la criminalisation du travailleur privé d’emploi et parallèlement, par mesure d’économie, les réformes successives concernant les modalités d’accompagnement des chômeurs ont tendance à le mettre à distance. Le chômeur n’a plus actuellement que deux rendez-vous obligatoires par ouverture de droit, le but étant de limiter les dépenses et les effectifs. On ne peut pas assurer le suivi des chômeurs  ? Il suffit de ne plus les recevoir  ! De toutes les manières, on continuera de les criminaliser à distance par l’offre raisonnable d’emploi – qui réduit vos allocations en cas de refus – ou par le biais des modalités d’indemnisation. On assiste en fait à la liquidation du service public de l’emploi. La réduction des effectifs ne permettant plus d’assurer la gestion des dossiers indemnisation, les heurts s’amplifient dans des agences qui ne désemplissent jamais. On pourra bientôt justifier l’incompétence manifeste de Pôle emploi et décider de transférer la gestion du chômage à des compagnies privées d’assurance. Kessler et Bébear s’en frotte déjà les mains.

Pour protester contre cette situation et mettre le gouvernement face à ses responsabilités, plusieurs associations de chômeurs – Apeis, AC, MNCP – le DAL et deux syndicats de salariés Pôle-emploi – le Snu et Sud – organisent une marche des chômeurs qui traversera la France à partir du 10 juin pour arriver à Paris le 6 juillet. Une de leur principale revendication, la réduction drastique du temps de travail, première étape d’une politique de l’emploi un tant soit peu sensée  !

François Molinier (AL Paris Nord-Est)

 
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