France Telecom Sud-Ouest : Remue-ménage perpétuel




Alors qu’il est beaucoup question du démantèlement du réseau de la Poste, il n’est pas inutile de savoir comment se passe sur le terrain la privatisation de France Télécom.

Le cas du Sud-Ouest est très éclairant. Prenons pour exemple notre département rural, le Gers : en cinq ans nous avons vécu deux fusions de directions régionales (DR), DR Tarbes et DR Pau en DR Pays de l’Adour puis DR Pays de l’Adour et DR Midi Pyrénées Est en DR Midi-Pyrénées. Avec chaque fois suppression de personnels.

Dans le Gers à la fin de l’année 2003, nous étions 151, ils ont prévu fin 2004 : 144, c’est-à-dire moins 4,9 %. Notre direction actuelle s’étend sur huit départements, la Haute-Garonne, le Lot, le Tarn et Garonne, le Tarn, l’Aveyron, l’Ariège, les Hautes-Pyrénées et le Gers.

En ce qui concerne les 35 heures, c’est l’auberge espagnole. Il n’y a pas eu de renégociation depuis 2000, date à laquelle, dans chaque département géographique, existaient des sièges d’établissements et où des accords locaux avaient été créés. Dans un même service actuel cohabitent des agents qui dépendent de règles différentes, d’où des tensions qui montent.

Brève explication de l’organisation régionale

Les directions régionales chapeautent divers établissements :

 les agences distributions qui regroupent les magasins qui reçoivent le public ;
 les AVS qui regroupent les ventes par téléphones ;
 les URR qui regroupent la gestion de la construction et la maintenance du réseau et des autocommutateurs ;
 les UIC, les unités d’interventions, où se trouvent les équipes de maintenance des abonné(e)s grand public et professionnels, les services qui gèrent la documentation technique.

Les établissements sont divisés en « départements » qui gèrent plusieurs services. Et la plupart des sièges d’établissements se trouvent dans une grande métropole, chez nous c’est Toulouse, c’est la vision de France Télécom sur l’aménagement du territoire.

Parfois un chef de service règne sur une quinzaine d’agents répartis sur quatre départements (géographiques). C’est le cas de mon service. S’il a des problèmes d’organisation et des problèmes relationnels avec ses agents, bonjour le « bordel », et c’est le cas précisément.

En dehors des services d’intervention, ils créent des plates-formes spécialisées sur chaque site géographique. C’est le culte du « monométier ».

Avec les nouvelles technologies on gère une région d’une seule ville, ils n’osent pas encore délocaliser, il reste du personnel fonctionnaire ! Les agents sont souvent forcés de changer de métier pour faire marcher ces centres. La démobilisation, le stress, les dépressions règnent au quotidien, les technicien(ne)s ont besoin de ces services qui sont submergés d’appels, les agents ne sont pas bien formés, et la qualité du service rendu est en chute libre.

Je finirai encore dans le négatif en citant la concurrence à laquelle se livre l’encadrement pour gagner des « points » dans la course aux économies concernant la gestion de leur service, c’est à celui qui fait « plus de moins » !

Moins d’agents, moins de moyens matériels, tout en observant les statistiques qui satisferont la direction générale et bien sûr les actionnaires.

Louis Miguel

 
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